En 1991, l’interdiction de la très populaire « Télé Free Dom », provoque la colère des Réunionnais. La manifestation de soutien tourne à l’émeute. Ces violentes journées font huit victimes, mais révèlent surtout un profond malaise dans la population.
Comme partout en Outre-mer, le paysage audiovisuel s'est transformé dans les années 1980. En 1986 arrive Télé Free Dom, comme la radio du même nom, elle donne directement la parole aux Réunionnais. Dirigée par le Docteur Camille Sudre, personnalité médiatique (puis plus tard politique) de l'île, elle devient très populaire et s'impose dans les foyers. Rapidement Télé Free Dom, devient la cible du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, le CSA, qui accuse le média de ne pas respecter les droits d'auteur, en diffusant de la musique "pirate", et des programmes dont elle ne détient pas les droits.
Une longue bataille juridique va s'engager entre l'état et Télé Free Dom. En février 1991, le Préfet de La Réunion, Daniel Constantin annonce la saisie des émetteurs de la télévision.
Suite à l'annonce, des dizaines de personnes se réunissent sur le Barachois, à Saint-Denis. Le rassemblement se transforme en mouvement de protestation. Du 23 au 25 février, les violences s'accentuent, des véhicules y sont brûlés, des affrontements violents ont lieu avec les forces de l'ordre.
Télé Free Dom, un rappel historique, réalisé par Inès Tayeb, en 2014, avec des images de RFO Réunion :
Dans le quartier, du Chaudron, fortement impacté par la chômage, l'interdiction de Télé Free Dom, est le détonateur d'une colère sociale qui vient de loin, où se mèle le sentiment d'abandon et d'exclusion d'une population. L'incendie d'une grande surface sera particulièrement meutrier, plusieurs personnes y trouveront la mort.
Voyez, le film des événéments, un reportage d'Alex Kromwel, RFO Réunion, en mars 1991
Camille Sudre, dirigeant de Télé Free Dom, lance des appels à la fin des violences. Le ministre des DOM-TOM de l'époque, Louis LE PENSEC, fait alors, un aller-retour pour calmer les esprits et proposer des solutions, visant à améliorer le climat social sur l'île.