À Montpellier, Nelly Célérine, danseuse d'origine réunionnaise, a créé des ateliers de danse en langue des signes française. Ouvert à tous les niveaux, avec pour objectif de monter un spectacle en fin d'année, ils sont aussi un espace d'expression libre et inclusif pour les malentendants. Reportage.
Un mot d'ordre ici : la communication. Et pour travailler ensemble à créer un spectacle dansé lorsqu'on n'entend pas ou peu la musique, celle-ci est primordiale. "Mon rôle à moi, c’est de jouer avec la musique, avec les silences et les vibrations, mais surtout avec la cohésion de groupe", explique Nelly Célérine, la professeure. "Ça passe par le jeu ou par les regards."
Bien que de plus en plus développés, les cours de danse en langue des signes restent encore rares. Sur les 300 000 personnes atteintes de surdité profonde en France, 34% déclarent être inactives en raison des difficultés d'accès à l'emploi et aux loisirs, selon la Fédération nationale des sourds de France. "Avec les entendants, on a du mal à suivre, on ne se comprend pas toujours", raconte ainsi Carine, maman d'origine martiniquaise qui participe au cours ce samedi.
C’est difficile d'expliquer mais ça me fait du bien, j'en avais vraiment besoin. Je peux bouger mon corps et libérer mon esprit. Léonie
Rencontres
Tous les niveaux sont acceptés dans les ateliers donnés par Nelly Célérine. Elle s'adapte aux débutants et pour les plus avancés, elle propose de travailler des aspects précis de la chorégraphie pour que chacun progresse à son rythme, sans frustration. Tous créent ensemble, autour d'un mot signé décliné en chorépraphie, ou sur une thématique choisie.
"Il n'y a pas qu'une seule méthode", nuance néanmoins la danseuse, "et bien sûr qu'on peut mélanger sourds et entendants dans un même cours". Avant de conclure, à bon entendeur : "tout ça, c'est juste des expériences et des rencontres humaines et artistiques."