La commission des Affaires étrangères du parlement azerbaïdjanais a recommandé jeudi de couper tout lien économique avec la France et d'expulser les entreprises françaises, dont Total, nouvel exemple de la dégradation des relations entre Paris et Bakou.
Les élus ont préconisé la mise en place de "sanctions" contre la France et la "suspension de tout lien économique" avec elle, selon un communiqué. La commission a également recommandé de "prendre des mesures" en vue de la reconnaissance de l'indépendance de la Corse, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française.
Ils ont également suggéré de "faire sortir toutes les entreprises françaises d'Azerbaïdjan, y compris Total" et de leur interdire toute participation à des projets initiés par le gouvernement de ce pays très riche en hydrocarbures où le groupe français est très implanté.
L'Azerbaïdjan reproche le soutien de Paris à l'Arménie
La commission accuse la France de mener une politique allant "contre l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Azerbaïdjan".
Le ton monte depuis des mois entre la France et l'Azerbaïdjan, qui reproche à Paris son soutien à l'Arménie. Les deux pays du Caucase se vouent une haine tenace et se sont affrontés à plusieurs reprises pour le Haut-Karabakh, enclave montagneuse finalement reprise militairement par l'Azerbaïdjan en septembre.
Les recommandations exprimées par les élus azerbaïdjanais sont une réponse à une résolution adoptée mercredi par le Sénat français, qui a condamné l'offensive militaire de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh et appelé à des sanctions.
Ilham Aliev a accusé la France à plusieurs reprises de "préparer" une nouvelle guerre dans le Caucase en fournissant des armes à l'Arménie. Bakou et Erevan assurent tous deux vouloir conclure un traité de paix, mais les observateurs restent prudents sur l'avancée des pourparlers, tant les désaccords sont nombreux.
Début janvier, l'Azerbaïdjan a aussi appelé le pays à cesser toute "ingérence" dans ses affaires internes, après l'arrestation d'un Français accusé d'espionnage par Bakou, qui a été dénoncée par Paris comme "arbitraire".