De Breslau à Wroclaw, histoire du nickel et de la Nouvelle-Calédonie en Silésie polonaise

Wroclaw (Breslau) en Silésie polonaise
C’était en 1880, presque une éternité. Du nickel calédonien alimentait une usine proche des rives de l'Oder. A l’époque, la Silésie était allemande. Aujourd’hui, la faculté de géologie de Wroclaw en Pologne étudie le sous-sol et la géographie de la Nouvelle-Calédonie.
Sept siècles durant, Breslau fut une ville allemande. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, comme toute la Silésie, elle redevint polonaise sous le nom de Wroclaw. Dans cette région de vieille tradition industrielle, le monde universitaire s’est intéressé très tôt aux sciences de la terre et à la découverte du nickel en Nouvelle-Calédonie. Construite en 1856, la faculté de géologie de Wroclaw (Breslau) a vu se succéder des enseignants allemands puis polonais, après 1945.

De Breslau à Wroclaw

En 1880, un géologue allemand de la faculté de Breslau, de retour de Nouvelle-Calédonie, découvre du nickel en Silésie. Adolphe Reitsch décide d’importer du minerai calédonien pour augmenter la production métallurgique d’une fonderie de la région. A cette époque, les usines de matériel lourd se multiplient, il faut beaucoup de nickel pour produire de l’acier. Les minerais silésiens et calédoniens sont compatibles.140 ans plus tard, un géologue et enseignant polonais de la même faculté rappelle cette histoire. Jakub Kierczak s’est passionné pour le lien existant entre la Silésie et la Nouvelle-Calédonie. Sa thèse, présentée avec l’université de Limoges, explore l’histoire du nickel en Silésie, mais évoque aussi le minerai importé de Nouvelle-Calédonie.

Nickel calédonien et silésien

C’est en arpentant le terrain, comme tout géologue aime le faire, que l’actuel vice-président de la faculté des Sciences de la Terre de Wroclaw nous a montré ce minerai silésien, vert comme le nickel calédonien. La grande mine souterraine est devenue une attraction touristique après sa fermeture en 1983. Les vestiges des bâtiments administratifs sont encore visibles sur le site de Szklary, autrefois Gläsendorf. Une voie de chemin de fer, elle aussi détruite, permettait d’acheminer le minerai calédonien depuis le port de Rotterdam et les rives du Rhin…

Sur les traces du nickel, une histoire calédonienne en Silésie par Alain Jeannin et Jean-Louis Pautrat...
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