Le Calédonien Emmanuel Kasarhérou nommé à la tête du Musée du Quai Branly

Emmanuel Kasarhérou
Le conservateur kanak Emmanuel Kasarhérou, va être nommé mercredi 27 mai à la tête du musée du Quai Branly - Jacques Chirac, à Paris. Il avait présenté sa candidature fin janvier, après huit ans à la direction du département du patrimoine et des collections.
Emmanuel Kasarhérou va succéder à Stéphane Martin à la tête du Musée du Quai Branly - Jacques Chirac à Paris. Le Calédonien devrait être nommé, selon les informations du journal Le Monde, lors du conseil des ministres qui se tiendra mercredi 27 mai. C'est la première fois qu'un kanak prend la direction du musée parisien. 
Adjoint au directeur du département du patrimoine et des collections depuis huit ans, et responsable de la coordination scientifique des collections, il avait déposé sa candidature en janvier dernier, alors que Stéphane Martin affirmait dans une interview : "Je souhaite que le musée se colorise, nous sommes trop blancs". Le président de la Polynésie Édouard Fritch avait alors fait part de son "vif soutien" et de "ses encouragements", espérant "voir demain un cousin calédonien diriger cette institution muséale de premier ordre", "un geste fort à l’égard des cultures et des civilisations dont certaines pièces sont conservées au sein des collections."
 

Ex-directeur du centre culturel Tjibaou

En tant qu'ancien directeur du musée de Nouméa et ex-directeur du centre culturel Tjibaou, Emmanuel Kasarhérou n'est pas novice dans la direction d'établissement. À l'âge de 25 ans, en 1985, il a pris la tête du musée de Nouméa, durant les évènements de Nouvelle-Calédonie. À la fin des années 90, il se lance dans le projet ambitieux de l'ouverture du centre culturel Tjibaou, du nom du fondateur du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) assassiné en 1989. La construction de ce centre, confiée à l'architecte italien Renzo Piano, avait été prévue par l'accord de Nouméa, dans le but de promouvoir la culture kanak. 
 

Au MQB depuis 2013

Arrivé au musée du Quai Branly en 2013, Emmanuel Kasarhérou fait ses premiers pas dans l'établissement avec l'exposition exceptionnelle "Kanak, l'art est une parole." Un regroupement inédit de plus de 300 pièces, à travers le parcours de cinq figures historiques de la Nouvelle-Calédonie. 
 
En 2018, Emmanuel Kasarhérou avait aidé à la création de l'exposition "Trajectoires kanak" au musée Anne-de-Beaujeu à Moulins, un parcours construit autour des récits des aventures de trois personnages liés à la Nouvelle-Calédonie : le chef kanak Poindi-Patchili, le colon libre Léon Moncelon et Pierre Poyti, le premier métisse kanak arrivé dans l’Hexagone. 
  
Début juillet, une exposition intitulée "Carnets kanak", devait se tenir au Musée du Quai Branly. Une plongée dans l'inventaire de Roger Boulay, collaborateur de l’Agence du Développement de la Culture Kanak de 1979 à 1998, mais surtout ami d'Emmanuel Kasarhérou, avec qui il a réalisé un énorme travail de recensement de l'Inventaire Kanak Dispersé (IKD). 

Malheureusement fermé jusqu'à nouvel ordre en raison de l'épidémie de Covid-19, le Musée pourrait rouvrir ses portes "fin juin, début juillet", selon les informations du Monde. Un déconfinement comme premier dossier inédit pour le futur directeur du Musée du Quai-Branly, qui devrait ensuite s'atteler à l'immense chantier de la restitution des œuvres volées en Afrique. 
 

Réactions en Nouvelle-Calédonie

En Nouvelle-Calédonie, la nomination d'Emmanuel Kasarhérou est saluée, comme le montre ce reportage de Nouvelle-Calédonie la 1ère : 
En Nouvelle-Calédonie, les réactions sont unanimes après l'annonce de la nomination d'Emmanuel Kasarhérou à la présidence du Musée du Quai Branly. Réactions recueillies par NC la 1ère