"Choqué, attristé, révolté" : les réactions des politiques après la mort d'un enfant mahorais tué à Nîmes

Quartier Pissevin à Nimes au lendemain de la fusillade qui a fait une victime de 10 ans originaire de Mayotte
Un enfant mahorais de 10 ans a été tué ce lundi 21 août à Nîmes (Gard), touché par balles alors qu'il se trouvait dans la voiture de son oncle, prise pour cible lors d'une fusillade. Cette victime collatérale d'une guerre entre trafiquants de drogue fait réagir les politiques, dont certains pointent du doigt l'inefficacité de l'État.

Séquence ô combien classique lors de ces terribles drames, le temps du choc et du recueillement face à la mort du Mahorais de 10 ans à Nîmes laisse rapidement place aux promesses d'un côté, aux critiques politiques de l'autre.

La promesse, c'est celle du gouvernement de retrouver les auteurs de la fusillade et de les traduire devant la justice. "Il faudra absolument que les auteurs puissent être punis à la hauteur du drame que vit sa famille", a en effet déclaré la Première ministre ce mercredi midi sur France Bleu. "On sera intransigeant pour ramener la sécurité dans ce quartier" de Nîmes (Gard), où le Mahorais de 10 ans a été tué, a-t-elle ajouté.

"On a voté juste avant l'été un projet de loi, qui doit définitivement être adopté dans les prochaines semaines, pour pouvoir renforcer les moyens de la justice, pouvoir déployer des effectifs de policiers dans les quartiers pour assurer la tranquillité des habitants", rappelle Elisabeth Borne. 

Des propos qui font écho à ceux du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, qui avait indiqué ce mardi que cet "immense drame [...] ne restera pas impuni".

Effroi et communication

Mais les opposants à la majorité présidentielle critiquent – de façon implicite ou explicite – l'inertie de l'État et des politiques.  

La députée européenne Marie Toussaint a ainsi déclaré ce mercredi matin sur franceinfo : "S'il est mort, c'est à cause des politiques et de la guerre que nous ne menons pas contre le trafic de drogues." "C'est une responsabilité de tous les bords politiques", ajoute la tête de liste EELV pour les prochaines élections européennes.

Pour elle, "il faut mener la bataille sur les deux aspects", "la réponse policière, celle de la répression, et la réponse sociale". Elle déplore aussi le manque de "moyens dans la police et dans la justice pour mener cette guerre-là".

Ce mardi, ce sont la droite et l'extrême-droite qui sont intervenues. La présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen a partagé son "effroi" sur Twitter et clamé que "la situation n'est plus tenable".

Les Républicains, par la voix de leur président Eric Ciotti, sont allés plus loin. Dans un communiqué, ils ont reproché au gouvernement "d'appliquer des solutions de très court terme" face à des "trafiquants de drogues [qui] tiennent des territoires entiers de la République". Ils en ont profité pour communiquer sur "un grand plan de lutte national contre le trafic de drogues" qu'ils dévoileront à la rentrée.

"On ne doit pas mourir à 10 ans"

Plus tôt dans la journée de mardi, c'était le choc et la tristesse qui régnaient. "Je suis profondément choqué, attristé et révolté par ce nouveau drame", a confié le maire LR de Nîmes Jean-Paul Fournier dans un communiqué, déplorant une situation "invivable" "qui s'envenime de jour en jour", et demandant "l'affectation à demeure d'une compagnie de CRS".

Il n'y a pas que les élus locaux qui ont réagi en ce sens, mais aussi des députés ultramarins comme le Calédonien Nicolas Metzdorf. Sur Twitter, le parlementaire de la majorité a adressé ses condoléances à la famille et partagé son incompréhension : "On ne doit pas mourir à 10 ans. Encore moins d'une rafale de balles. Encore moins en France."

"Le cœur pleure", a déclaré de son côté le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, qui a dit "adresser tout [son] soutien à la famille". Il a annoncé mettre en place une cellule d'écoute et d'accompagnement pour l'ensemble de la communauté éducative de l'établissement de ce jeune garçon.