La crise climatique n’est pas un problème du futur mais une réalité observée en particulier dans les petites îles. Le rapport du GIEC souligne l’augmentation des conséquences du changement climatique sur les îles tropicales. Les submersions marines et inondations majeures notamment se multiplient. En 2017 à saint Martin, le cyclone Irma de catégorie 5 + a engendré une crise durable avec des déplacements de populations.
Autre phénomène observé : les sécheresses de plus en plus sévères. Cela a déjà été relevé dans la Caraïbe, à Mayotte ou dans le Pacifique. Les auteurs du rapport observent également une dégradation accélérée des récifs coralliens et des mangroves avec des répercussions pour les secteurs de la pêche, du tourisme et de la protection des littoraux. Les experts climatiques préconisent un développement durable pour limiter les impacts des activités humaines sur les écosystèmes. Si les îles déploient des efforts d’adaptations, certains territoires verront quand même leurs zones habitables diminuer et d'autres devront même relocaliser localement une partie de leur population. Miquelon dans l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon et le Prêcheur en Martinique, font déjà face à ce défi.
Des communes bâties sur la mangrove menacée
Une zone est très exposée en Outre-mer : la Guadeloupe. La zone : Pointe à Pitre, Jarry-Le Raizet, l’aéroport et le Port rassemble, à elle seule, 16 000 habitants. Avec le réchauffement climatique, ces derniers devront être relocalisés. “Une solution radicale mais nécessaire. En 2040 et 2050, nous n’aurons pas le choix, car les ingénieries côtières et les solutions fondées sur la nature deviendront obsolètes avec le renforcement des pressions climatiques”, explique Virginie Duvat, auteur principale du chapitre sur les petites îles du rapport, au micro de La 1ère.
Les infrastructures et les habitants de l’agglomération pointoise, installés sur une mangrove de quatre-vingt-cinq hectares. Des terres très basses, un substrat de vase qui s’enfonce alors que la mer monte.
Une grande partie de cette zone se trouve à moins d’un mètre d’altitude. On s’attend à observer des phénomènes de submersion chronique qui se produiront à marée haute sans que l’on soit en situation de tempête à partir de 2030. À partir de 2060 ou 2080, on pourrait avoir dans ce secteur 180 jours de submersion par an ce qui est absolument colossal
Virginie Duvat
En plus des enjeux humains, ce défi souleve des questions foncières et techniques. Jusqu’à présent une relocalisation d’une telle ampleur n’a jamais eu lieu ni Outre-mer ni dans l’Hexagone.