AOKpass génère un certificat à partir du résultat d'un test PCR délivré par un laboratoire agréé qui peut être lu avant l'embarquement. Trois compagnies françaises vont proposer l'application pour des vols entre Paris et les Outre-mer. L'objectif est de simplifier les contrôles dans les aéroports.
Derrière l'application - utilisée depuis plusieurs semaines sur différentes liaisons aériennes à l'étranger, trois acteurs : International SOS, professionnels de la santé et de la sécurité au bénéfice des entreprises, la Chambre internationale de commerce ainsi que SGS, une société d'audit suisse. L'outil qu'ils ont développé permet de lutter contre les certificats frauduleux de tests PCR qui se sont multipliés ces derniers mois pour contourner la réglementation désormais en place pour voyager. AOKpass vise ainsi à fluidifier le parcours des passagers à l'aéroport et éviter la perte de temps liée à des certificats difficilement lisibles. Les acteurs affirment vouloir améliorer les conditions de voyage, mais aussi protéger le trafic des compagnies aériennes durement affectées par la pandémie.
Comment ça marche?
Le test PCR doit être réalisé dans un laboratoire agréé. International SOS en a 90 000 à travers le monde, explique Sébastien Bedu, chef de produit chez Médaire, l'une des filiales de la société. Un certificat est alors généré par le laboratoire et rendu disponible dans l'application téléchargée par le passager. Il contient deux informations importantes : le résultat du test (positif ou négatif) et la date à laquelle celui-ci a été réalisé. "Cela garantit que le passager a réalisé son test dans un labo agréé dans les limites de temps imposées par la réglementation", détaille Sébastien Bedu.
Une fois arrivé à l'aéroport, le passager pourra présenter un QR code généré par l'application. Celui-ci sera alors scanné par les autorités douanières, la compagnie aérienne ou même l'aéroport en question, afin de garantir que le test a été réalisé en temps et en heure dans un laboratoire agréé. "Ça va permettre de fluidifier le parcours du passager dans l'aéroport, là où auparavant il aurait fallu présenter son certificat papier potentiellement illisible et source d'erreur."
"Pour l'exemple français, entre Paris et les territoires d'Outre-mer, les 72h seront respectées et à l'issue de ces 72h, si le passager ne s'est pas présenté à l'aéroport, le certificat ne sera plus valable et donc cette personne ne pourra pas au check-in de la compagnie aérienne dans la mesure où son test a expiré." Du côté des voyageurs, si le déploiement de l'application est généralisé, c'est l'assurance que tous les certificats sont valables et qu'aucun passager à bord du même avion n'est porteur du Covid-19.
Qui utilise l'application?
"Cette application est utilisée depuis quasiment six mois", précise Sébastien Bedu. AOKpass est déjà en œuvre sur certaines liaisons à l'étranger : "plusieurs milliers de certificats ont déjà été issus." Et début mars, l'application sera proposée entre Paris et les Outre-mer. Trois compagnie s'y sont engagées : Air Caraïbes, French Bee et Air France. Une compagnie ultramarine est sur le point de les rejoindre, selon nos informations.
Le groupe Dubrueil confirme que l'application sera utilisée dès le début du mois de mars 2021 au départ de l’aéroport Paris-Orly à destination de la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Tahiti. "Les passagers attendent une reprise rapide et sûre des déplacements longue-distance, avec une expérience de voyage aussi proche que possible de la période antérieure à la pandémie, expliquent Muriel Assouline, directrice générale pour French Bee, et Tamara Tamara Primakoff, DGA, pour Air Caraïbes. Le pilote AOKpass sera un vrai avantage pour les passagers qui empruntent régulièrement ces lignes particulièrement fréquentées chaque semaine."
Air France annonce également l'essai de l'application pour les passagers volontaires à partir du 11 mars et pendant quatre semaines sur tous ses vols au départ de Paris-CDG vers les aéroports de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Fort-de-France (Martinique). Les compagies paieront un abonnement pour bénéficier des services d'AOKpass.
Et le respect des données personnelles?
Dans un premier temps, tout se fera sur la base du volontariat, il n'est pas obligatoire de télécharger l'application pour embarquer. Sébastien Bedu assure que l'application ne partage aucune donnée personnelles : "aucune info ne quitte le téléphone du passager (...) Il n'y a aucun échanger de données ni personnelles, ni de santé."
À terme, l'application pourrait également inclure les données liées à la vaccination contre le Covid-19, "si les réglementations telles qu'elles seront en place le demandent", avertit Sébastien Bedu. Ce n'est pas le cas à ce stade, mais il ajoute : "Nous sommes prêts au niveau technologique afin de parer à toute éventualité."
Outre-mer la 1ère s'est rapprochée de la CNIL au sujet de la confidentialité des données personnelles, la Commission nationale de l'informatique et des libertés n'a pas encore fait suite à cette demande.