Coronavirus : le conseil scientifique pointe les risques "élevés" de la campagne des municipales en Guyane et à Mayotte

Le second tour des municipales est prévu le 28 juin. À la demande du gouvernement, le conseil scientifique a livré lundi une analyse des risques sanitaires liés au coronavirus lors du scrutin. Il fait part de fortes craintes en Guyane et à Mayotte, où le Covid-19 circule toujours activement.

Concernant plus spécifiquement la situation à Mayotte et en Guyane, le conseil scientifique attire l’attention des autorités publique sur l’importance des risques particulièrement élevés associés à la campagne électorale qui précéderait le scrutin. Il appartient de même aux autorités publiques de choisir les dispositions qu’elles décident de mettre en œuvre dans ces territoires.
- Le conseil scientifique dans son avis du 8 juin


Retrouvez l'intégralité de l'avis du conseil scientifique du 8 juin en cliquant ici
 

Vulnérabilité "élevée" de la Guyane

Compte-tenu de l’augmentation du nombre de nouveaux cas ces derniers jours en Guyane, le conseil scientifique considère désormais le territoire français d’Amérique du Sud comme fortement vulnérable. Ce mardi 9 juin, les autorités sanitaires ont annoncé 44 nouvelles contaminations, soit 773 au total depuis le 4 mars. 240 cas avérés ont été dénombrés au cours des sept derniers jours.

Plusieurs foyers de contamination ont été mis en évidence : à Saint-George à la frontière avec le Brésil, mais aussi sur le littoral, notamment à Rémire-Montjoly et Matoury. Dans ces deux communes, plusieurs candidats au second tour des municipales sont favorables au report du scrutin.
Dans une lettre ouverte adressée vendredi aux candidats, Aline Charles, candidate à Rémire-Montjoly, a plaidé pour une décision commune à toutes les listes encore engagées en Guyane. Jean Ganty, maire sortant de la même commune, est lui aussi favorable à un report du second tour. Selon lui, la peur de beaucoup d'électeurs d'aller voter va fausser la sincérité du scrutin. À Matoury, c’est le candidat Jean-Victor Castor qui a lancé le débat dans un courrier envoyé le 24 mai au Premier ministre.

Enfin, dans un tweet posté le 5 juin, le député de Guyane Gabriel Serville appelle, quant à lui, à donner la "priorité à la sécurité sanitaire" et à ne pas réitérer "les erreurs du premier tour"  

Une campagne 2.0 à Mayotte? 

Toujours confiné contrairement au reste du pays, l'archipel de Mayotte reste le territoire d’Outre-mer le plus touché par le coronavirus avec 2 175 cas enregistrés ce mardi 9 juin, soit 24 contaminations de plus en 24h. Le nombre de cas ne cesse de grimper dans le territoire de l'océan Indien, notamment à cause d’un foyer de contamination localisé dans la prison de Majicavo. 
Sur les 86 119 électeurs de Mayotte, seuls 80 391 sont attendus dans les bureaux de vote de l’île. Les 5 728 électeurs de Dzaoudzi-Labattoir ne seront pas sollicités puisque Saïd Omar Oili a été élu dès le premier tour. 16 des 17 communes de l'île sont donc censées ouvrir leurs bureaux de vote le 28 juin. 

Selon Mayotte la 1ère, une nouvelle manière de faire campagne, plus numérique pourrait voir le jour, au grand dam de certains : "une campagne sans meeting, c’est pas pareil !". Pour d’autres candidats : "le deuxième tour c’est une formalité, les gens savent déjà pour qui ils vont voter. Ici, le choix se fait en fonction des familles et des clans. Ils se transmettent les informations".

Le conseil scientifique affirme qu'il produira une nouvelle analyse le 14 juin, soit deux semaines avant la date prévue du scrutin.