Coronavirus : premier vol cargo commercial de la compagnie Corsair vers les Antilles depuis le début de la crise

La compagnie Corsair réalise son premier vol cargo commercial depuis le début de la crise sanitaire. Le 11 mai, une vingtaine de tonnes s'est envolée de Paris-Orly à destination des Antilles. Un moyen d'assurer sa survie en maintenant le lien avec les Outre-mer. 
Ce lundi 11 mai, il y avait comme un air de déconfinement dans les couloirs de l’aéroport Paris-Orly, avec quelques pilotes affairés se rendant à leurs postes. Mais l’image est trompeuse : Orly est toujours vide et fermé au trafic passagers. La direction d’Aéroport de Paris facilite simplement quelques vols cargo à destination des Outre-mer, à l'aide d'un de ses quatre Airbus A330-300. "La cabine est vide", souline Claude Jacob, commandant de bord du vol Corsair CLR824. "Nous attendons avec impatience le retour de nos passagers".
 
En attendant les passagers, ce sera du fret pour ce vol. Eun peu plus d’une heure, une dizaine de manutentionnaires a rempli la totalité des soutes de cet avion de ligne avec vingt tonnes de courrier et de colis postaux à destination des Antilles. Une première opération commerciale de Corsair depuis que la compagnie est clouée au sol à cause du Covid-19 grâce à un partenariat qu’elle a nouée avec La Poste.

Corsair vole vers les Antilles depuis une trentaine d'années. Reprendre les airs aujourd'hui forcément ça fait sens dans cette situation que nous vivons. Nous en sommes extrêment ravis. 
Sébastien Drieu, responsable fret Corsair


Le reportage de Jean-Michel Mazerolle et Mourad Bouretima : 
©la1ere

L'opération doit être renouvelée chaque semaine. En attendant la réouverture du trafic passagers, ce vol avec une cabine complètement vide de voyageurs est aussi l'occasion pour les 3 pilotes, tous commandants de bord de la compagnie, mais aussi instructeurs, de maintenir leurs compétences aéronautiques et de pouvoir être prêts à réencadrer leurs collègues confinés. "Comme on n'a pas volé depuis plus d'un mois, ça permet d'avoir autant de paires d'yeux supplémentaires pour une mission qui est somme toute normale", remarque Gaël Le Corre, instructeur sur ce vol.
 
Tous ont décollé à 14h12 de Paris-Orly et rejoint Pointe-à-Pitre en faisant escale à Fort-de-France pour livrer une partie du courrier. Après un repos obligatoire pour les pilotes, l’avion repartira de Guadeloupe pour Paris mardi dans la nuit avec à son bord une 30aine de tonnes de melons et autres piments qui seront ensuite vendus sur les étals des marchés de l'Hexagone.