Secret sur sa vie privée, Fidel Castro a réussi à maintenir dans l'ombre et jusqu'au bout son état de santé. Malgré les 90 ans du "Comandante", l'annonce de son décès vendredi par son frère Raul a pris de court les Cubains, pour lesquels la santé de leur chef a toujours constitué une énigme.
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Comme prédit par beaucoup, les causes de sa mort n'ont pas été révélées, et un autre mystère entoure toujours l'incinération de son corps. La crémation devait survenir samedi mais n'a toujours pas été confirmée par les autorités.
La mort du père de la révolution cubaine a surtout surpris car elle est survenue lors d'une période plutôt active, même si Fidel avait pris les observateurs au dépourvu en ne recevant pas le Premier ministre Canadien Justin Trudeau mi-novembre. On s'était alors étonné qu'il snobe le fils de son grand ami et ex-dirigeant canadien Pierre-Elliott Trudeau, tandis qu'il avait semblé en relative bonne forme sur des photos prises la veille lors d'entretiens avec le président vietnamien Tran Dai Quang.
Entre février 2014 et avril 2015, en revanche, de nombreuses rumeurs et fausses annonces de décès avaient circulé alors que l'ex-président avait totalement disparu des écrans. Mais il avait ensuite repris ses activités, sans aucune forme d'explication des autorités, cessant toutefois rapidement d'apparaître debout.
Selon sa biographe brésilienne Claudia Furiati, Fidel craignait que la divulgation de ses soucis de santé ouvre une brêche pour ses ennemis, prompts à lancer "provocations et histoires manipulées". "Ce secret était davantage une réserve", explique-t-elle à l'AFP.
En 2006, le voile sur sa santé a dû être levé, car une opération chirurgicale intestinale "complexe" signifiait son retrait temporaire, puis définitif, du pouvoir au profit de son cadet. "Des jours et des nuits de travail continu, sans à peine dormir, ont fait que ma santé, qui a résisté à toutes les épreuves, a été soumise à un stress extrême et a été ébranlée", avait-il écrit à l'époque, laissant les Cubains médusés.
Le 20 octobre 2004, le dirigeant cubain vieillissant s'était rappelé à l'attention mondiale en ratant une marche devant les caméras de télévision à Santa Clara (centre) après un discours. L'incident, spectaculaire, s'était soldé par un genou gauche brisé en huit morceaux et une fêlure de l'avant-bras droit.
Tout aussi spectaculaire, une autre alerte générale en public avait déjà eu lieu le 23 juin 2001 lorsque le "Commandant en chef" s'était évanoui sous les yeux de la foule, après deux heures de discours sous un soleil de plomb près de La Havane. Mais le dossier médical du "Comandante", qui se vantait de ses aptitudes physiques, a toujours été un secret pour les Cubains, à l'exception de sa femme, ses enfants et un cercle étroit de fonctionnaires et amis.
Au sortir de l'hiver 2002, il invoqua une "piqûre de moustique" pour expliquer un silence de plusieurs semaines. Et en août 1997, après une disparition de plusieurs mois cette fois, un communiqué officiel - le premier du genre - dissipait les rumeurs sur son hospitalisation.
La mort du père de la révolution cubaine a surtout surpris car elle est survenue lors d'une période plutôt active, même si Fidel avait pris les observateurs au dépourvu en ne recevant pas le Premier ministre Canadien Justin Trudeau mi-novembre. On s'était alors étonné qu'il snobe le fils de son grand ami et ex-dirigeant canadien Pierre-Elliott Trudeau, tandis qu'il avait semblé en relative bonne forme sur des photos prises la veille lors d'entretiens avec le président vietnamien Tran Dai Quang.
Rumeurs et fausses annonces
Lors de sa dernière apparition publique, en août dernier à l'occasion de son 90e anniversaire, il avait certes paru affaibli, mais pas davantage que la fois précédente, en avril lors du VIIe congrès du Parti communiste cubain (PCC).Entre février 2014 et avril 2015, en revanche, de nombreuses rumeurs et fausses annonces de décès avaient circulé alors que l'ex-président avait totalement disparu des écrans. Mais il avait ensuite repris ses activités, sans aucune forme d'explication des autorités, cessant toutefois rapidement d'apparaître debout.
Selon sa biographe brésilienne Claudia Furiati, Fidel craignait que la divulgation de ses soucis de santé ouvre une brêche pour ses ennemis, prompts à lancer "provocations et histoires manipulées". "Ce secret était davantage une réserve", explique-t-elle à l'AFP.
En 2006, le voile sur sa santé a dû être levé, car une opération chirurgicale intestinale "complexe" signifiait son retrait temporaire, puis définitif, du pouvoir au profit de son cadet. "Des jours et des nuits de travail continu, sans à peine dormir, ont fait que ma santé, qui a résisté à toutes les épreuves, a été soumise à un stress extrême et a été ébranlée", avait-il écrit à l'époque, laissant les Cubains médusés.
"Stress du pouvoir"
Le "stress du pouvoir", conjugué au poids d'une vie des plus agitées, voire ses fameuses colères, ont semblé finir par avoir raison de la santé de cette force de la nature, qui avait pourtant abandonné ses célèbres cigares du jour au lendemain en 1985.Le 20 octobre 2004, le dirigeant cubain vieillissant s'était rappelé à l'attention mondiale en ratant une marche devant les caméras de télévision à Santa Clara (centre) après un discours. L'incident, spectaculaire, s'était soldé par un genou gauche brisé en huit morceaux et une fêlure de l'avant-bras droit.
Tout aussi spectaculaire, une autre alerte générale en public avait déjà eu lieu le 23 juin 2001 lorsque le "Commandant en chef" s'était évanoui sous les yeux de la foule, après deux heures de discours sous un soleil de plomb près de La Havane. Mais le dossier médical du "Comandante", qui se vantait de ses aptitudes physiques, a toujours été un secret pour les Cubains, à l'exception de sa femme, ses enfants et un cercle étroit de fonctionnaires et amis.
Au sortir de l'hiver 2002, il invoqua une "piqûre de moustique" pour expliquer un silence de plusieurs semaines. Et en août 1997, après une disparition de plusieurs mois cette fois, un communiqué officiel - le premier du genre - dissipait les rumeurs sur son hospitalisation.