Au cœur du parc de Choisy, sous une chaleur plutôt écrasante, des personnes intriguées arrivent, guidées par le son du tambour et des percussions. D’autres se précipitent pour ne rien rater de leur atelier. La compagnie "Difé Kako" a pris ses quartiers dans ce parc, pour cette activité consacrée à la musique, aux percussions et aux danses de combats des afrodescendants.
Les animateurs du jour sont un danseur et une danseuse professionnels de la compagnie, Julie Maury et Alseye Ndao, accompagnés par les percussionnistes, "Ti-Frère" et Robert Coliné.
Depuis sa création, en 1995, "Difé Kako" réalise un travail de fond sur les patrimoines immatériels afro-antillais. Cette année, dans le cadre du festival "Formes Olympiques", la fondatrice Chantal Loïal confronte le carnaval aux danses de combats.
Carnaval, danses de combats et révélation artistique
Actuellement, la compagnie travaille sur les différents carnavals de par le monde. Roubaix, Pays Basque, Antilles, Guyane, l’objectif étant de créer un nouveau langage chorégraphique, artistique, en créolisant les danses.
Ces ateliers insufflent aux participants l’esprit "Difé Kako". Julie Maury est une danseuse contemporaine, mais surtout une capoeiriste avertie, avec ses 20 ans de pratique de cet art de combat, originaire du Brésil.
On s’adapte au public, on transmet un mélange typique de ce qu’est la compagnie "Difé Kako". Expliquer notre démarche aussi, et surtout laisser parler la danse.
Julie Maurydanseuse professionnelle
De l’Afrique à Choisy, en passant par la Caraïbe
Aux côtés de Julie Maury, le danseur Alseye Ndao transporte les stagiaires au cœur de l’Afrique, la Guinée, le Sénégal. Il leur montre certains mouvements, passe aux percussions, avec une certaine dextérité. Cet atelier est un condensé de bonne humeur, de sonorités afro-antillaises, de mouvements cadencés. "Ti-Frère" est au djembé ka [un type de percussion, NDLR], Robert Coliné est également aux percussions kenken et sangbang, de quoi faire vibrer les stagiaires.
Des cours organisés en plein air pendant la période estivale depuis 2005 pour faire découvrir au plus grand nombre la compagnie, et permettre à ceux qui restent dans la capitale de bénéficier de cette activité sportive et culturelle de proximité.
Ce que j’aime particulièrement avec cette troupe, c’est l’esprit "Difé Kako". Ce métissage culturel, cette harmonie, cette création artistique. Ce mélange de Caraïbe, d’Afrique, d’Europe, tout cela réuni pour créer l’essence même de "Difé Kako".
"Ti-Frère", percussionnistemembre de la compagnie "Difé Kako"
"Difé Kako" a su trouver son public
Le public du parc de Choisy est très éclectique. Toutes générations confondues, des enfants, des étudiants et des actifs sont venus se détendre et se défouler au rythme des percussions. Des danses, mais également un rappel historique sur les différents carnavals. Cette activité estivale parisienne a su trouver son public.
J’ai pu découvrir la compagnie dans une salle, en 2022. En plein air, c’est tout aussi bien. La dernière fois je suis venue voir, et cette fois-ci je me suis lancée, j’ai participé, j’ai dansé et j’ai beaucoup aimé.
Laura
Je suis originaire du Sénégal, je cherchais un cours de danse afro, je ne m’attendais pas forcément à ce type d’atelier, où il y a plusieurs styles de danses. C’est une belle découverte.
Aïssata
Je suis de Madagascar, c’est ma copine Aïssata qui m’a proposé de découvrir cette activité cet après-midi. C’était très sympa. Ce que j’ai le plus aimé, c’est le mélange des cultures.
Abelly
La fondatrice de "Difé Kako", Chantal Loïal, "s’attache à créer un langage chorégraphique basé sur un métissage des danses africaines, antillaises, ainsi que sur les répertoires musicaux traditionnels et contemporains".
Les prochains ateliers "Arts de combat et danses" au parc de Choisy sont prévus les mardis, 29 août et 5 septembre, de 18h30 à 20h, au 128 avenue de Choisy, dans le 13ᵉ arrondissement de Paris.