Un quadragénaire soupçonné d'avoir, en juin 2022, tenté d'égorger une Nigériane qui se prostituait dans le bois de Vincennes sera prochainement jugé aux assises, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier. L'homme, qui a constamment nié son implication, reste en détention provisoire jusqu'à son procès pour tentative de meurtre, a précisé cette source.
Aujourd'hui âgé de 45 ans, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, car il se trouve en situation de récidive légale : il a été condamné plusieurs fois, et notamment pour viol en 2007 en Guadeloupe.
"Le mec m'a coupé ma gorge, m'a étranglée"
Dans la nuit du 8 au 9 juin 2022, une prostituée nigériane, âgée de 28 ans, avait été attaquée au cutter dans une camionnette, d'après l'ordonnance de mise en accusation datée de fin janvier et dont l'AFP a eu connaissance mardi.
"J'étais penchée dos à lui quand il a pris mon cou (...), le mec m'a coupé ma gorge, m'a étranglée", a raconté lors de son audition fin juin 2022 la plaignante.
L'une de ses collègues, qui se trouvait aussi dans la camionnette, est intervenue, se "bagarrant" avec l'agresseur, qui s'est enfui. Elle raconte avoir vu la plaignante couverte de sang, tenant à la main "un billet de 20 euros".
Plusieurs femmes prostituées, interrogées pendant les investigations, ont confié être souvent agressées par des clients voulant récupérer la somme payée.
Le suspect dément
Mais ici la tentative d'égorgement a eu lieu avant tout acte sexuel. Cette chronologie "laisse à penser" que l'agression était le "seul et unique but poursuivi", a analysé la juge d'instruction.
La victime, grièvement blessée, s'était vu reconnaître une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à trois mois par un psychiatre.
De son côté, le suspect a toujours démenti. Son ADN présent sur le cutter, arme du crime ? "J'ai peut-être prêté mon cutter. Quelqu'un peut bien le ramener sur les lieux", s'est-il défendu en septembre 2022. Ses lunettes, également retrouvées ? Il a assuré les avoir oubliées "sur place plusieurs jours" avant. La magistrate note que le relevé de sa téléphonie le situe dans un périmètre proche le soir des faits.
Et si la plaignante n'a pu formellement le reconnaître, malgré ses "signes distinctifs" comme ses tatouages, la magistrate l'explique par "la faible luminosité qui régnait au sein de la camionnette", s'appuyant sur une remise en situation réalisée en novembre. L'avocat de l'accusé n'était pas joignable dans l'immédiat.