Actuellement, le réchauffement est de + 1 degré 1 depuis l’ère pré-industrielle. Or, selon ce dernier rapport, sans une diminution des émissions des gaz à effet de serre, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2°C d'ici la fin du siècle. Une hausse des températures qui aura de nombreux impacts, en particulier sur les petites îles particulièrement vulnérables. Chaque dixième de degré supplémentaire provoque son lot de nouvelles catastrophes. Cyclones, élévation du niveau de l'océan, érosion, sécheresses, risques de submersions-inondations seront en importance et en fréquence proportionnelles à la hausse des températures. Pour éviter cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions diminuent de près de la moitié d'ici 2030 par rapport à 2019 précise le GIEC.
Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd'hui peuvent assurer un avenir vivable et ce nouveau rapport donne des outils pour y parvenir
Hoesung Lee, Président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
Pour y parvenir, les membres du GIEC propose des outils afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre y compris Outre-mer. Des solutions pour réduire notre dépendance au pétrole, gaz et charbon car lorsqu'on les utilisent, il produisent les fameux gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique.
Outre-mer, il faudra réduire notre dépendance aux énergies fossiles
Les Outremers sont fortement dépendants aux énergies fossiles. La production d'électricité est faite à partir de centrale au fioul. Or, le fioul est une énergie dérivée du pétrole très polluante et fortement émettrice en gaz à effet de serre. Le dernier rapport du Giec recommande donc de trouver des alternatives à cette énergie en développant toutes les énergies renouvelables.
Or, la production d’électricité à partir par exemple de panneaux solaires photovoltaïques est devenue en dix ans compétitive avec la production d’électricité issue des combustibles fossiles. Les coûts varient évidemment d’une région à l’autre, et ils doivent être pris avec précaution du fait des importants effets de système (construire de nouvelles lignes de courant pour acheminer la production d’électricité éolienne, construire les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques).
Outre-mer, les transports sont également l'un des secteurs les plus émetteurs en gaz à effet de serre. Il faudrait miser beaucoup plus sur les transports en commun. Le dernier rapport du Giec recommande également de favoriser des carburants autres que le diesel ou l'essence, notamment des véhicules électriques si celle-ci peut être produite de façon décarbonée.
Outre-mer, il faudrait moins de SUV, ces gros véhicules et plus de petites voitures moins lourdes, moins gourmandes en énergie et donc moins impactantes pour l'environnement. Et il faudrait également plus de véhicules électriques moins émettrices en gaz à effet de serre.
Anne Bringault, coordinatrice des programmes à l'association Réseau action climat
Il faut également économiser l'énergie autant qu'on le peut. Dans tous les domaines, il faut favoriser la sobriété énergétique.
En urbanisme, il faudrait par exemple, privilégier une architecture qui permet une ventilation naturelle à la climatisation fortement consommatrice d'électricité.
Anne Bringault coordinatrice des programmes à l'association Réseau action climat
Une transition juste
Accélérer la réduction des émissions n’ira pas sans friction avec les autres grands objectifs que se donnent les sociétés.
Le rapport montre en effet qu’à court terme, les transformations induites par la réduction des émissions ont un coût économique et social, inégalement distribué selon les pays, les régions ou encore les secteurs économiques, mais bien réel.
En réponse, le rapport explore les options de transition "juste", qui permettent à tous de trouver leur place dans un futur monde bas carbone. Il souligne aussi que de nombreuses options de réduction des émissions ont des bénéfices additionnels « non climatiques ». Par exemple, limiter la combustion d’énergies fossiles, en plus de réduire les émissions de gaz à effet de serre, diminue la pollution de l'air néfaste pour la santé. Une pollution de l'air qui aux Antilles-Guyane aggrave le phénomène des brumes de sable du Sahara. Ces bénéfices additionnels sont donc loin d'être négligeables.