Eramet et la Nouvelle-Calédonie s’engagent aux côtés de la SLN et du nickel

Usine de nickel SLN de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
Le Conseil d’administration du groupe Eramet s’est tenu ce lundi à Paris. Il a réaffirmé le soutien des actionnaires à la filiale calédonienne du nickel. Eramet assure un financement complémentaire de 40 millions d’euros pour la SLN.

Au 53e étage de la tour Maine Montparnasse à Paris, le secret des discussions a été bien gardé. Rien n’a filtré des échanges entre les administrateurs du conglomérat métallurgique et minier français. En soirée, le député calédonien (UDI) Philippe Gomes, administrateur d’Eramet au nom de la Nouvelle-Calédonie, précisait que « les discussions intenses s’étaient bien passées, dans l'intérêt de la SLN et des métallurgistes calédoniens ». Il aura donc fallu attendre la clôture de la bourse de Paris, lundi soir, pour prendre connaissance du communiqué d’Eramet. Le communiqué de presse du groupe français indique que le Conseil d’administration a approuvé le projet de plan de réduction des coûts et d’amélioration de la productivité présenté par la SLN.

40 millions d'euros

L’objectif est d’abaisser de 25% les coûts de production de l’usine de Doniambo d’ici 2017. Le Conseil d’administration note que la STCPI calédonienne a accepté d’assurer sa quote-part. De son côté, Eramet met en place un concours financier de 40 millions d’euros (4,7 milliards FCFP) pour assurer l’activité de la SLN jusqu’à fin juin. A l’issue du Conseil d’administration, Patrick Buffet, PDG d’Eramet s’est déclaré « heureux qu’une solution ait pu être trouvée au financement actuel et futur de la SLN ». Pour Philippe Gomes, l'étape est importante et positive car "ce financement donne un peu de temps, quelques semaines pour finaliser les prêts nécessaires et sauver la SLN." L'Etat doit en effet accorder un prêt à la STCPI, cette dernière doit ensuite accorder ce prêt à la SLN et Eramet doit de son côté finaliser son financement de 40 millions d'euros à la SLN.

Le contexte

L’usine pyrométallurgique centenaire de la Société Le Nickel, leader mondial de la production de ferronickel pour l’acier inoxydable, est en difficulté depuis la chute des cours du nickel à la bourse des métaux de Londres. Au cours des derniers jours, les divergences politiques autour de la SLN ont cédé le pas devant la nécessité de défendre l’un des trois outils industriels du territoire. A Nouméa, en fin de semaine dernière, à la fin du conseil d’administration de la STCPI, son président délégué Philippe Gomès avait pris la parole pour rappeler que la priorité était le soutien à la SLN.

Le rappel

L’avenir de l’opérateur historique du nickel calédonien (2200 emplois directs et 8000 indirects) est suivi de très près par le Premier ministre Manuel Valls. Le gouvernement français a offert un prêt considérable de 200 millions d’euros (24 milliards FCFP) pour aider la SLN a traverser la crise. En réponse, les représentants de la STCPI qui regroupe les intérêts des trois provinces calédoniennes ont annoncé qu’ils étaient d’accord pour un prêt de 127 millions d’euros (15 milliards FCFP) qui, à priori, servirait d’avance de trésorerie, ce que demande la SLN. Le producteur de nickel perd encore près de 21 millions d'euros (2,5 milliards FCFP) chaque mois, malgré des gains de productivité importants. 

Le marché

Le nickel reculait fortement lundi soir à Londres à 8637 dollars la tonne. De mauvaises nouvelles en provenance de Chine, et l’apparition de nouveaux stocks de métal dans le pays, ont entraîné une baisse du cours du nickel de 4,40%. Les douanes chinoises ont révélé un recul des importations de minerai en avril. Dans le sillage de ces mauvaises nouvelles, les valeurs industrielles et minières étaient en recul. A Paris, Eramet reculait de 4,85%. On le voit, le projet de redressement de la SLN est aussi un pari sur l’avenir de l’industrie calédonienne du nickel, dans un contexte mondial qui reste particulièrement tourmenté.
 

Le communiqué d'Eramet