Eramet : lundi noir en bourse, des mesures rapides pour restaurer la qualité

Tubes made-in-France (Spécitubes) à haute densité de nickel calédonien
Le concept de « montagnes russes » s’applique au groupe métallurgique et minier. Après avoir grimpé à la bourse de Paris, en raison d’une forte hausse annoncée de la consommation de manganèse en Chine, il se retrouve en chute libre avec un problème découvert dans la branche alliages.
 
Le premier producteur mondial d’alliages de nickel et le second de manganèse risque de voir ses résultats annuels impactés à cause de problèmes de contrôle qualité rencontrés au sein de son autre branche, celle des alliages. Cette dernière n’utilise pas de nickel calédonien ni de manganèse gabonais. La mise au jour d'une défaillance dans la branche Alliages a assommé le titre en matinée à la bourse de Paris. A midi, le titre repassait le cap des 50 euro et perdait encore plus de 20 %.
 

Transparence

Dans la tempête, Eramet fait preuve de transparence. Alors que de nouvelles normes sur l’acier en Chine avaient fait flamber l’action en bourse, une analyse de Bank of America-Merrill Lynch soulignant un argument essentiel en faveur du groupe français avec l’introduction d’une nouvelle norme plus élevée en manganèse, dont il est le second producteur mondial, pour la production d’acier, la découverte d’un problème dans la branche alliages a entraîné le titre dans une chute provisoire mais vertigineuse.

À la bourse de Paris, l’action Eramet a perdu un quart de sa valeur lundi matin, le pire résultat de l’indice SRD. Le titre est retombé à son plus bas niveau historique, il a perdu jusqu'à 25 % de sa valeur. Cette rechute de l'action Eramet se produit alors que le groupe a rapidement annoncé instaurer "des mesures correctives" après avoir découvert un défaut de contrôle dans sa branche alliage. Pour Jean-François Lambert, expert du secteur et consultant chez Lambert Commodities "dans l’incertitude, les investisseurs ne prennent pas de risques, ils vendent."
 

Conséquences

Les conséquences financières pourraient être importantes. Samedi, l'entreprise minière et métallurgique française a en effet annoncé avoir constaté dans le cadre d'une revue interne des processus qualité au sein de sa branche Alliages, "des non-conformité dans le système de management de la qualité au sein de cette branche". "Le communiqué du groupe fait état d’un problème de qualité. Qualité de l’approvisionnement ? Déficience du processus de fabrication ? Si la sécurité des produits livrés n’est pas en cause, la qualité ne serait pas forcément celle espérée par le client et par Eramet. Des renégociations vont sans doute s’avérer nécessaires" conclut M. Lambert.
 

Communiquer et résoudre

Dans son communiqué, le groupe indique en effet que si "les analyses internes conduites à ce jour n'ont pas mis en évidence d'atteinte à la sécurité des produits en usage, les clients concernés ont été informés et les analyses se poursuivent". Si le groupe a immédiatement défini un plan d'actions correctives, "en ligne avec les meilleurs standards internationaux" et engagé son déploiement, il a également profité de ce communiqué pour avertir sur ses résultats. De fait, Eramet a admis que "les conséquences financières de cette situation ne peuvent à ce jour être évaluées avec précision, mais devraient toutefois être matérielles". Par "matérielles", Eramet estime que l'impact sera d'au moins 25 millions d'euros, a indiqué à l'AFP une porte-parole du groupe samedi après-midi.

Selon la porte-parole, cet impact sur le résultat est lié aux mesures prises pour évaluer le contrôle qualité et notamment le fait d'avoir mobilisé des experts. Le communiqué publié samedi matin précise encore que "le conseil d’administration d’Eramet a été informé et la société communiquera à nouveau au marché lors de la prochaine présentation des résultats annuels". Cette publication figure à l'agenda de l'entreprise pour le 20 février 2019.