Un homme de 22 ans a été mis en examen pour le meurtre de sa petite amie et placé en détention provisoire à Fort-de-France, a indiqué vendredi le parquet, un crime qui suscite l'indignation des associations féministes en Martinique.
Le mis en examen a avoué être l'auteur du tir qui a mortellement touché une femme de 22 ans au visage dans la nuit de mardi à mercredi dans une résidence de la ville. "Il s'agit de sa petite amie ou ex-petite amie", a précisé Clarisse Taron, procureure de la République de Fort-de-France. "C'est une enquête qui sera probablement compliquée puisqu'on sait qu'une femme est morte d'une balle qui lui a traversé la tête et on sait qui est l'auteur du tir puisqu'il le reconnaît, mais lui dit que c'est un accident, que c'est complètement involontaire", a précisé la même source.
"Saint-Valentin de l'horreur"
Une version qui n'a pas convaincu le juge d'instruction chargé de l'affaire qui a estimé "qu'il y avait des indices graves et concordants dans la mesure où il tire en face de la victime qui en décède", a souligné Mme Taron. Les associations féministes locales ont réagi dès mercredi. "Une Saint-Valentin de l'horreur", a déploré l'Union des Femmes de la Martinique.
"Elle a été assassinée car elle est une femme", s'est insurgée pour sa part Culture Egalité, une autre association féministe martiniquaise. L'auteur présumé s'est rendu de lui-même au commissariat de police de Fort-de-France, mercredi en fin de journée, sur les conseils de sa mère. La justice compte sur le témoignage d'une amie de la victime qui était présente dans l'appartement et a appelé les secours.
Connu de la police et de la justice, le jeune homme avait été condamné en 2023 à huit mois de prison avec sursis pour port d'arme de catégorie C. Il s'agit du troisième meurtre commis en Martinique depuis le début de l'année, le premier féminicide.