Son unique rêve était de vivre en métropole. Le talonneur néo-calédonien Peato Mauvaka avait 14 ans et quelques semaines de rugby derrière lui quand il a été recruté par le Stade Toulousain, avec lequel il peut remporter le Top 14 samedi au Stade de France.
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C'est à l'automne 2011, à Dumbéa, dans l'agglomération de Nouméa. Son père l'incite à regarder des matches de la Coupe du monde de rugby. Et à essayer. À cette époque, le jeune Calédonien d'origine wallisienne est grand, fin et se voit un avenir de volleyeur.
Mauvaka écoute son père. Or Abraham Tolofua, oncle de Selevasio (son coéquipier de troisième ligne à Toulouse) et Christopher (deuxième ligne des Saracens et ancien Toulousain), se trouve sur le bord du terrain avec la mission, confiée par l'association du Stade Toulousain, de repérer des joueurs et notamment des trois-quarts. Trois semaines plus tard, Mauvaka est recruté. Encore faut-il convaincre ses parents. "Ma mère a refusé. Pour elle, j'étais trop jeune. Elle voulait rester avec moi car j'avais des difficultés à l'école depuis tout petit".
Le forcing d'Abraham Tolofua, trois jours plus tard, paye. Toute la famille, le père conducteur d'engin, la mère, comptable, son frère et sa sœur, profitant de l'été austral, débarque à Toulouse avec le jeune Peato, avant de repartir sans lui deux mois plus tard. C'est pour jouer centre qu'il a été détecté, mais son gabarit évolue. "Chaque année quand je rentrais en Nouvelle-Calédonie, j'avais pris dix kilos. Et plus je grimpais en poids, plus je descendais en numéro. J'ai joué 3ème ligne et ensuite talonneur", se remémore Mauvaka. Il ne quittera plus le N.2, un poste qui le rebutait pourtant au départ.
"Maintenant, j'adore jouer +talon+", affirme l'avant. "C'est un peu pareil que troisième ligne, sauf qu'à la mêlée tu es devant. Et le jeu de Toulouse me convient bien, parce que la balle bouge plus. Je préfère ça que de rentrer dedans tout le temps..."
Troisième talonneur du Stade toulousain en début de saison, Mauvaka a bénéficié des blessures longue durée de Julien Marchand et Leonardo Ghiraldini pour devenir numéro un. Il a depuis confirmé son statut avec plusieurs très bonnes prestations, comme en demi-finale samedi face à La Rochelle (20-6). "Avant chaque match, je me fixe comme objectif de réussir toutes mes touches et mes mêlées. Ce sont les choses principales que je dois bien faire. Le reste, je sais faire", estime le Calédonien, avouant sa surprise d'avoir été présélectionné pour le Mondial.
"Évidemment maintenant, je pense au Japon" où les Bleus se rendront à l'automne, admet Mauvaka, qui refuse de parler de ses concurrents pour le poste. Et de lever les yeux vers le ciel et son père décédé en décembre dernier: "S'il pouvait voir ça..."
Mauvaka écoute son père. Or Abraham Tolofua, oncle de Selevasio (son coéquipier de troisième ligne à Toulouse) et Christopher (deuxième ligne des Saracens et ancien Toulousain), se trouve sur le bord du terrain avec la mission, confiée par l'association du Stade Toulousain, de repérer des joueurs et notamment des trois-quarts. Trois semaines plus tard, Mauvaka est recruté. Encore faut-il convaincre ses parents. "Ma mère a refusé. Pour elle, j'étais trop jeune. Elle voulait rester avec moi car j'avais des difficultés à l'école depuis tout petit".
Du centre au talon
Certes, le néophyte ne sait même pas ce qu'est le Stade Toulousain. Mais il veut "absolument" partir. "Dans mon quartier, certains allaient en France pour les études, d'autres pour le volley. Moi j'espérais pouvoir y aller pour le volley. Alors, quand on m'a recruté, j'ai dit +oui+ immédiatement", explique-t-il.Le forcing d'Abraham Tolofua, trois jours plus tard, paye. Toute la famille, le père conducteur d'engin, la mère, comptable, son frère et sa sœur, profitant de l'été austral, débarque à Toulouse avec le jeune Peato, avant de repartir sans lui deux mois plus tard. C'est pour jouer centre qu'il a été détecté, mais son gabarit évolue. "Chaque année quand je rentrais en Nouvelle-Calédonie, j'avais pris dix kilos. Et plus je grimpais en poids, plus je descendais en numéro. J'ai joué 3ème ligne et ensuite talonneur", se remémore Mauvaka. Il ne quittera plus le N.2, un poste qui le rebutait pourtant au départ.
"Maintenant, j'adore jouer +talon+", affirme l'avant. "C'est un peu pareil que troisième ligne, sauf qu'à la mêlée tu es devant. Et le jeu de Toulouse me convient bien, parce que la balle bouge plus. Je préfère ça que de rentrer dedans tout le temps..."
Régime de salades
Pour percer, Mauvaka, aujourd'hui âgé de 22 ans (1,84m, 115 kilos), s'appuie sur sa force de caractère. Pour son retour après des blessures (ischio-jambier, ligament croisé), il s'est imposé, en plein été et malgré les entrainements, un "régime de salades". Objectif : perdre 20 kilos en un mois. "Quand je suis revenu, je me sentais à la +ramasse+. 137 kilos. Trop gros! J'ai été dur avec mon corps. Il le fallait", juge le talonneur, assurant "ne pas ressentir la pression" avant une rencontre, mais reconnait "cogiter" quand il est l'auteur d'un "match dégueulasse" comme contre Bordeaux (46-33).Troisième talonneur du Stade toulousain en début de saison, Mauvaka a bénéficié des blessures longue durée de Julien Marchand et Leonardo Ghiraldini pour devenir numéro un. Il a depuis confirmé son statut avec plusieurs très bonnes prestations, comme en demi-finale samedi face à La Rochelle (20-6). "Avant chaque match, je me fixe comme objectif de réussir toutes mes touches et mes mêlées. Ce sont les choses principales que je dois bien faire. Le reste, je sais faire", estime le Calédonien, avouant sa surprise d'avoir été présélectionné pour le Mondial.
"Évidemment maintenant, je pense au Japon" où les Bleus se rendront à l'automne, admet Mauvaka, qui refuse de parler de ses concurrents pour le poste. Et de lever les yeux vers le ciel et son père décédé en décembre dernier: "S'il pouvait voir ça..."