"Contrairement à ce qui avait été annoncé, l'arbitre a décidé de ne pas faire
reprendre la partie, considérant que la sécurité des joueurs n'était pas assurée", a annoncé le speaker du Groupama Stadium de Lyon après deux heures d'interruption.
"La longueur de la décision est incompréhensible", a estimé le président de l'OL Jean-Michel Aulas au micro d'Amazon après l'arrêt définitif de la rencontre. La confusion a longtemps régné dans l'enceinte lyonnaise puisque la décision de
reprendre le match avait pourtant été prise et annoncée près de 1h30 après l'incident ayant causé la suspension du match, suscitant une réaction vive de la Ligue professionnelle de football.
"La Ligue regrette dans ces conditions la décision de reprise de la rencontre
Olympique Lyonnais - Olympique de Marseille par le Préfet de région comme c'était
déjà le cas pour AS Saint-Étienne - Angers SCO", a déclaré l'instance dans un communiqué, alors que la reprise du match avait été annoncée.
Mise en place d'une cellule de crise
La rencontre a été interrompue dès la 4e minute : alors que Dimitri Payet
s'apprêtait à tirer un corner, il a reçu une bouteille d'eau pleine sur le côté
gauche du visage, lancée depuis le virage Nord du Parc OL de Lyon.
L'arbitre Ruddy Buquet a suspendu la partie et les deux équipes sont rentrées aux vestiaires, alors que Payet se faisait soigner sur le terrain. Le capitaine olympien est resté au sol de longues minutes, entouré par les joueurs des deux équipes et des membres du staff médical phocéen. Il a ensuite regagné les vestiaires, une poche de glace sur la tempe et une autre dans le cou.
Une cellule de crise a rapidement été mise en place, afin de déterminer si la rencontre devait reprendre. Une éventualité à laquelle s'est d'abord opposé M. Buquet, avant que la reprise ne soit annoncée dans le stade.
"Contrairement à ce que certaines rumeurs laissent entendre, la décision de reprise
du match n'appartient pas au préfet", "elle appartient au seul arbitre", a réagi
de son côté la préfecture de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône avant même que la décision de reprendre le match ne soit communiquée. Les joueurs lyonnais sont alors revenus sur le terrain pour s'échauffer en cas de reprise de la rencontre, moment auquel les supporters de l'OL encore en tribunes ont chanté "Mais ils sont où les Marseillais" avant d'entonner une Marseillaise.
Dans le même temps, un individu a été identifié par les caméras de vidéosurveillance et interpellé dans le cadre de ces incidents, puis placé en garde à vue, a appris l'AFP auprès de la police.
Avant même le coup d'envoi, Payet avait été accueilli par des chants d'insultes lors de l'échauffement, émanant des deux virages des supporters de l'OL. Le milieu de terrain réunionnais avait déjà été touché par une bouteille lors d'un match à Nice en tout début de saison, au mois d'août.
Après Nice, Lyon
Le match avait alors été interrompu à un quart d'heure du terme, avant d'être rejoué à huis clos et sur terrain neutre, à Troyes le 27 octobre (1-1). Le club
azuréen avait été sanctionné d'un retrait de deux points au classement dont un
avec sursis. L'OGC Nice avait ensuite dû disputer plusieurs matches à huis clos, avant que des mesures de sécurité supplémentaires ne soient mises en place à l'Allianz Riviera.
En réaction à ces troubles, le président de l'Olympique lyonnais, Jean-Michel
Aulas, s'était alors déclaré favorable à sanctionner d'un retrait de points les
clubs dont les supporters créent des incidents dans les stades. "Je fais partie des gens qui pensent que la seule sanction possible pour freiner
cet état de fait, que ce soit au niveau des joueurs, des dirigeants, des supporters,
c'est la pénalité en points. C'est la seule qui fasse vraiment peur", avait alors
affirmé le dirigeant des Gones. La saison 2021/2022 de Ligue 1 est marquée par de nombreux incidents en tribunes.
Des jets de projectiles ont notamment terni le match entre Marseille et le Paris SG, le 24 octobre au stade Vélodrome.