Depuis une dizaine d'années, le vote d'extrême droite augmente à chaque élection en Guadeloupe, pourtant longtemps considérée comme un rempart anti RN. Mais l'échec pour le parti de Marine Le Pen à monter une liste pour les municipales montre que l'adhésion effective de la population reste relative.
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Aux élections européennes de 2019, la liste de Jordan Bardella (Rassemblement national) est arrivée en tête avec près de 24% des voix (contre 8,6% en 2014) dans l'archipel pourtant traditionnellement de gauche, propulsant une Guadeloupéenne, Maxette Pirbakas, sur les bancs du parlement à Strasbourg.
"C'est vrai que l'abstention très forte en Guadeloupe favorise comme partout le vote RN", note Fred Reno, professeur de sciences politiques à l'Université des Antilles, en Guadeloupe. Mais il souligne que déjà, aux élections présidentielle, "on est passé de 5.335 voix en 2007 à 33.310 à la présidentielle de 2017".
"Le vote RN en Guadeloupe et aux Antilles en général, est un vote de contestation", analyse Georges Calixte, observateur de la vie politique locale. "Peu de votants savent vraiment le contenu du programme du RN. Mais devant l'échec des politiques publiques, les difficultés du territoire, les opinions se polarisent". Et se concentrent assez facilement autour de l'argument "tous pourris", porté par les scandales d'élus en garde à vue pour diverses affaires de gros sous, une impuissance face aux problèmes locaux (CHU en difficulté, pollution au chlordécone), la mauvaise gestion des finances publiques, etc. "Ce discours, localement, n'est pas seulement tenu par le RN", souligne Fred Reno. "Les municipales sont une élection de personnes et moins de parti". Et les rattachements aux partis nationaux se font un peu à la carte.
Son militantisme, il l'a commencé sur les réseaux sociaux jusqu'à la fin 2015, où il a rallié le parti "par défiance envers les autres mouvements politiques". "L'offre n'est pas satisfaisante, dit-il, et puis je ne crois pas que dans un autre parti, on m'aurait donné ma chance comme là". "Nous avons 400 adhérents et cela monte chaque année, car les gens adhèrent au discours", dit-il affirmant que le racisme au sein du parti n'est pas un problème : "Chaque parti a son lot de racistes", balaye-t-il d'un revers de main.
"C'est vrai que l'abstention très forte en Guadeloupe favorise comme partout le vote RN", note Fred Reno, professeur de sciences politiques à l'Université des Antilles, en Guadeloupe. Mais il souligne que déjà, aux élections présidentielle, "on est passé de 5.335 voix en 2007 à 33.310 à la présidentielle de 2017".
Echec à mettre en place une alliance
Sur l'île, une liste sous la bannière du Rassemblement national était annoncée dans la commune de Sainte-Rose, emmenée par Rody Tolassy, 32 ans, référent local du parti. Cela aurait été une première pour des élections municipales en Guadeloupe mais, à la date limite pour le dépôt des listes, M. Tolassy a renoncé à présenter sa candidature. "La multiplicité des candidatures à Sainte-Rose (neuf listes pour moins de 20.000 habitants, ndlr), dont certaines issues du même parti politique, fait qu'il est encore temps de sortir la tête haute de ce que j'appelle un suicide collectif", a expliqué, dans une vidéo, le jeune politicien qui a précisé aussi avoir échoué à mettre en place une alliance avec un autre groupe de la commune.Monter sa liste seul semble encore irréalisable pour les municipales, alors même que le traditionnel "anti-lepennisme" aux Antilles s'étiole. Si Marine Le Pen n'a pas réussi à poser les pieds en Guadeloupe depuis qu'elle est à la tête du parti, comme son père en son temps, un long travail de dédiabolisation en font localement une personnalité moins clivante que Jean-Marie Le Pen.
"Le vote RN en Guadeloupe et aux Antilles en général, est un vote de contestation", analyse Georges Calixte, observateur de la vie politique locale. "Peu de votants savent vraiment le contenu du programme du RN. Mais devant l'échec des politiques publiques, les difficultés du territoire, les opinions se polarisent". Et se concentrent assez facilement autour de l'argument "tous pourris", porté par les scandales d'élus en garde à vue pour diverses affaires de gros sous, une impuissance face aux problèmes locaux (CHU en difficulté, pollution au chlordécone), la mauvaise gestion des finances publiques, etc. "Ce discours, localement, n'est pas seulement tenu par le RN", souligne Fred Reno. "Les municipales sont une élection de personnes et moins de parti". Et les rattachements aux partis nationaux se font un peu à la carte.
"Chaque parti a son lot de racistes"
"Je ne me fais pas trop d'illusions sur les chances d'un succès aux élections municipales", avouait quand même récemment à l'AFP Rody Tolassy, qui a pris les rênes de la fédération locale en 2018. Auparavant, le RN était, en Guadeloupe, piloté par Marc Guille, "militant historique" qui a contribué à implanter le parti dès 1987. "Au décès de M. Guille (fin 2018), j'ai repris le flambeau", raconte Rody Tolassy, qui était avant à la tête du groupe des jeunes "Génération nation" au sein de la fédération locale.Son militantisme, il l'a commencé sur les réseaux sociaux jusqu'à la fin 2015, où il a rallié le parti "par défiance envers les autres mouvements politiques". "L'offre n'est pas satisfaisante, dit-il, et puis je ne crois pas que dans un autre parti, on m'aurait donné ma chance comme là". "Nous avons 400 adhérents et cela monte chaque année, car les gens adhèrent au discours", dit-il affirmant que le racisme au sein du parti n'est pas un problème : "Chaque parti a son lot de racistes", balaye-t-il d'un revers de main.