Guyane : une amélioration du climat des affaires tempérée par un certain attentisme, selon le dernier rapport de l’IEDOM

Vue du port de Cayenne.
L’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM) vient de publier son rapport sur la Guyane pour l'année 2018. L’étude relève des signes d’amélioration de l’économie, tempérés cependant par un certain attentisme, notamment dans le secteur du BTP.
En Guyane, le climat des affaires s’est amélioré en 2018 par rapport aux années précédentes, malgré quelques incertitudes en fin d’année, selon le dernier rapport de l’IEDOM sur la collectivité. « Les signes d’amélioration de l’économie ont été tangibles, notamment au travers de la progression de +5,3 % de l’emploi salarié et du recul du taux de chômage, se situant désormais à 19 % (contre 22 % en 2017) alors même que la population active a augmenté », note Yann Caron, le directeur de l’IEDOM Guyane.

Ce dernier souligne également « le dynamisme des échanges, notamment des importations en croissance de 10 % en valeur, et l’activité bancaire soutenue, dont les encours progressent de 6,6 %. » Cependant, un certain attentisme a marqué l’année 2018. Globalement, les mesures du Plan d’urgence pour la Guyane ont été bien engagées, mais le lancement de nombreux chantiers, entre autres ceux du BTP, ne s’est pas encore traduit par des commandes aux entreprises.
 

Plan d'urgence

Pour rappel, à la suite des mouvements sociaux de mars et avril 2017, l’État s’était engagé sur un Plan d’urgence d’un peu plus d’un milliard d’euros afin de relancer la commande publique dans les différents secteurs de l’économie. Selon le rapport de l’IEDOM, « à septembre 2018, 83 % des engagements pris dans le Plan d’urgence étaient réalisés, et 17 % en cours de réalisation. En effet, les mesures tenant à la sécurité et à la justice, à la santé, aux aides à l’économie, aux soutiens financiers aux collectivités ont été réalisées. Les mesures non réalisées ou encore à l’étude en 2018 concernent principalement les projets d’infrastructures et les mesures foncières. »
 

Concernant les différents secteurs, l’IEDOM relève notamment que les effectifs de l’hôtellerie restauration ont augmenté de 8 % sur l’année 2018. De même, l’activité touristique a poursuivi sa progression durant cette période. Le nombre de nuitées (+9,2 % à 405.000 nuitées) et le nombre de passagers aériens (+4,7 %, soit 539.782 passagers) ont ainsi sensiblement augmenté. Dans le secteur spatial, « Arianespace maintient sa place de premier opérateur de lancement de satellites commerciaux en orbite géostationnaire. En 2018, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros (en augmentation de 8 %), procédant à 11 lancements mettant 21 satellites en orbite », selon l’étude. « En 2019, 12 lancements sont prévus. Le carnet de commandes s’établit à 4,2 milliards d’euros (soit l’équivalent de 54 lancements) ».
 

Activité aurifère

Dans le domaine industriel, l’IEDOM note une diminution de l’activité aurifère en Guyane de -14 % (à 1,2 tonne), et ce dans un contexte où la demande sur le marché mondial de l’or progresse pourtant de 4 %. La valeur des exportations d’or s’est élevée à 39,8 millions d’euros (-17,2 % par rapport à 2017). De ce fait, en 2018, les importations de machines pour l’extraction ou la construction (machine à forage, trieuse…) ont chuté de 16 %. « Afin de se structurer, la profession souhaite créer une Chambre des mines qui aura pour objectif de mutualiser les moyens de production et de rechercher une base de financement pérenne afin d’assurer le développement économique de cette filière », précise le rapport. Par ailleurs, l'IEDOM ne se prononce pas sur le projet Montagne d'or, évoquant simplement l'attente d'une décision gouvernementale. 
Un secteur minier à fort potentiel
 
"La Guyane possède un vaste potentiel minier qui s’étend au-delà de la filière aurifère. Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) évoque notamment des réserves de plomb, zinc, cuivre, bauxite, diamant, nickel, platine, et uranium. Ces gisements sont encore mal identifiés, et n’ont pratiquement pas été exploités à ce jour. Les travaux du BRGM, ainsi que ceux de la Fédération des Opérateurs Miniers de Guyane (FEDOMG), ont permis d’identifier plusieurs secteurs géographiques à fort potentiel. Ces zones sont situées non loin du fleuve Maroni et de la Mana (ouest), à Saint-Élie, dans une zone située entre l’Approuague et l’Oyapock (est), dans le centre autour de Saül, et à Camp Caïman. L’activité minière est désormais interdite sur 45 % du territoire depuis le 1er janvier 2012 (contre 29 % avant la mise en place du Schéma départemental d’orientation minière élaboré par les services de l’État)."
[Source : IEDOM]