Or de Guyane : un projet minier franco-canadien trace son chemin

Salariés guyanais sur un site minier aurifère
Le projet "Boulanger" illustre les potentialités industrielles du département. La Guyane entend mener la valorisation de son sous-sol et l’exploitation responsable de l’or. Le renouveau de l'activité minière est aussi un enjeu de compétitivité pour l'industrie française.
La Société minière canadienne Reunion Gold Corporation et son partenaire la Compagnie Minière de Boulanger (CMB) du groupe Garrot-Chaillac, dernier groupe minier français familial et indépendant, poursuivent des recherches aurifères dans le nord-centre de la Guyane. Si les résultats sont positifs, elles passeront à un stade de production plus industrielle. 

Partenariat

L’or et les métaux précieux sont indispensables à la révolution numérique et à la transition énergétique en cours. Nos ordinateurs, nos téléphones portables contiennent du cuivre, du cobalt, du nickel, de l'étain, de l'argent et de l'or pour ne citer que quelques métaux. En Guyane, ces ressources naturelles sont importantes mais les investissements pour les valoriser sont élevés.
De grandes sociétés minières canadiennes et des compagnies françaises plus petites ont choisi de travailler en partenariat. Un accord gagnant-gagnant : les canadiennes apportent les capitaux nécessaires, les françaises apportent les ressources minières. Ensemble, elles disposent des moyens nécessaires pour respecter les contraintes environnementales très strictes imposées par la législation française. Et elles créent des emplois...

Projet

La Compagnie Minière de Boulanger (CMB) exploite depuis plusieurs décennies l’or alluvionnaire sur ses cinq concessions. Les récentes modifications du code minier l’ont conduit à en demander un renouvellement pour 15 ans. Le projet en partenariat avec Reunion Gold porte sur toutes ces concessions (78,2 km²) et sur un permis d'exploration (PER) d’une surface de 24 km². Ces sites sont situés à environ 40 km au sud de Cayenne et on y accède par la route. Les explorations en cours devraient durer trois ans et coûteraient 4 millions de dollars. Elles devraient indiquer si les ressources justifient les investissements à venir. Les premiers résultats sont attendus la semaine prochaine. Ils seront annoncés par Reunion Gold.

Environnement et développement

Réjean Gourde espère que les explorations permettront d’« identifier des réserves aurifères suffisantes pour permettre l’ouverture d’une mine responsable », car, pour le PDG de Réunion Gold,  « il va sans dire que nous investirons de façon importante dans ce projet, si les résultats de nos études et de nos travaux sont positifs ». Face à la mobilisation des ONG internationales contre l’industrie minière et pétrolière en Guyane, Réjean Gourde se veut rassurant : « les compagnies minières suivent des normes de protection environnementale très strictes, contrairement aux orpailleurs illégaux très présents en Guyane, qui exploitent des gisements sans respect de l’environnement, et sans contribution pour le pays ». Mieux, à ses yeux le département à tout à gagner à développer l’exploitation aurifère, tout comme plusieurs Etats régionaux : « La Guyane est comprise dans un environnement géologique très favorable au développement de mines industrielles. Dans les pays voisins - Surinam et Guyana - plusieurs projets aurifères ont vu le jour créant ainsi une richesse pour ces pays et leur population en général. Tout en mettant en place des mesures de protection de l’environnement ».

Mine responsable

En Guyane, les groupes miniers affirment donc vouloir pratiquer une exploitation responsable avec des salaires élevés. Ils misent sur la stabilité politique du département français comparé aux Etats voisins. On n’investit pas plusieurs centaines de millions de dollars à la légère... D’autres grands groupes miniers attendent l’évolution des projets guyanais. Parmi eux, Newmont Mining, en passe de devenir le plus gros producteur mondial d’or. Ce groupe américain, basé dans le Colorado, explore actuellement en Colombie, en Ethiopie et… en Guyane française.

Les projets miniers pourraient créer plus de 3000 emplois directs et 12.000 emplois indirects dans le département. Les richesses du sous-sol sont un enjeu majeur pour la société guyanaise.