"Il y a de la musicalité dans ma manière de prendre mes photos. En batterie c'est toi le pilier, dans un shooting c'est le photographe le pilier et plus ta manière de te présenter à tes modèles, à tes clients sera humaine, plus tu auras réussi. Ma manière d'être humain dans la musique correspond à ma manière de l'être dans la photo", fils de musicien Jauris a grandi dans un environnement culturel favorable en Guyane. Il passe ensuite une licence en musicologie tout en jouant de son instrument favori, la batterie. Après s'être cherché, sa démarche artistique qui associe la musique qu'il connaît avec son art fait de lui le photographe qui s'est trouvé. C'est dans cet espace créatif qu'il s'est créé que Jauris aime prendre des photos car il sait qu'elles lui correspondent. Cet ancrage culturel, social très précis lui permet de faire face à toutes les situations dans son métier.
"Il est important de contrebalancer avec des choses que tu aimes faire, sinon lorsqu'il y a des shooting difficiles tu abandonnes vite à cause des contraintes que les autres peuvent t'imposer dans ton travail" , un directeur artistique fermé à la discussion, un client autoritaire parce qu'il paye sont des situations délicates à gérer pour un photographe qui doit développer ses idées. Jauris retourne régulièrement en Guyane et " prend des photos pour lui ". Sa passion, sa créativité qu'il met dans ces projets personnels lui permettent de s'exprimer dans un registre différent tout en se ressourçant sur sa terre.
"Je suis là pour témoigner, dans 20 ans les gens pourront se retourner sur mes archives pour se dire ah c'était comme ça. La photographie peut être un outil anthropologique et savoir que j'ai cette utilité-là sur le plan humain, je trouve ça cool ", Jauris ne redoute pas le temps qui passe loin de là, car une fois de plus en associant la musique et la photo il pourra être "un pilier comme en batterie lorsque tu es le rythme du groupe, en photo tu peux être le pilier de la mémoire et des souvenirs des autres".