Le site de Taputapuātea en Polynésie, composé d'une partie terrestre et d'une partie marine, est à la fois une perle environnementale mais également un lieu cultuel et sociétal historique. L’ensemble est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Découverte.
Taputapuātea se situe sur l’île de Raiatea dans l'archipel de la Société, au coeur de la Polynésie orientale, dans une aire comprise entre Hawaii, l'île de Pâques et la Nouvelle-Zélande, zone qui forme ce que l’on désigne habituellement comme le « Triangle polynésien ». Le bien a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) le 9 juillet 2017. L’ensemble comprend deux vallées boisées, une portion de lagon, le récif corallien barrière qui limite le lagon et une bande océanique. Outre la remarquable beauté des lieux, Taputapuātea possède des caractéristiques culturelles et historiques uniques, dont son marae, un espace cultuel et cérémoniel sacré qui a joué un rôle majeur dans la civilisation polynésienne. Logé dans un territoire traditionnel emblématique - la montagne sacrée Tea'etapu, les forêts et vestiges archéologiques dans les vallées de 'Ōpoa et Hotopu'u, et la passe sacrée Te Ava Mo'a, entre autres - le marae de Taputapuātea est un haut lieu du peuple mā'ohi et des peuples apparentés de la Polynésie orientale.
Les marae ont été construits par les Mā'ohi et autres communautés apparentées de Polynésie entre les XIVe et XVIIIe siècles après J.-C. Ces lieux de cultes sacrés, qui avaient également une vocation sociale et politique, ont fait l’objet d'innovations propres aux îles de la Société, avec la construction de différentes structures bâties en pierre et en corail. Pour l’essentiel, ce sont des cours pavées quadrilatérales, avec une plateforme rectangulaire à une extrémité, appelées ahu. « Lieux de culte éminents et temples à ciel ouvert à l'interface entre le monde des vivants (Te Ao) et le monde des ancêtres et des dieux (Te Pō), les marae du complexe du Marae Taputapuātea sont l'une des expressions matérielles les plus abouties de la religion polynésienne ancienne et du culte des dieux du panthéon polynésien », précisait le dossier de candidature de la Polynésie au Patrimoine mondial.
« Ils sont aussi l'expression politique de la suprématie de la chefferie Tamatoa de 'Ōpoa qui a rayonné aux XVIIe et XVIIIe siècles au travers d'un réseau d'alliances religieuse et politique à l'échelle immense de la Polynésie orientale, grâce notamment à la maîtrise continue de la construction des pirogues et de la navigation », poursuivait le texte de peésentation.
♦ DOCUMENTAIRE : "Taputapuātea, coeur de la spiritualité océanienne"
En acceptant le bien au Patrimoine mondial, l’Unesco a reconnu que « Taputapuātea illustre de manière exceptionnelle 1000 ans de civilisation mā’ohi », et la façon dont les Polynésiens ont peuplé les îles, organisé l'espace fonctionnel et social et modelé le paysage pour arriver à y vivre durablement. Aujourd’hui encore, les espaces de vie dans le haut de la vallée de 'Ōpoa sont matérialisés par des vestiges archéologiques de maisonnées et de terrasses horticoles se situant dans des forêts reliques plantées pendant des siècles dans les zones où les terres sont les meilleures. « Ces forêts anthropiques, oeuvre des Polynésiens, sont formées d'espèces végétales utiles, importées en pirogue et désormais naturalisées au même titre que des plantes alimentaires et médicinales », relève le dossier de candidature de la Polynésie au Patrimoine mondial.
En tant que foyer ancestral de la culture polynésienne, le site de Taputapuātea revêt une importance exceptionnelle pour les peuples de la Polynésie tout entière, par la manière dont il symbolise leurs origines, les relie à leurs ancêtres et en tant qu’expression de leur spiritualité, a souligné le Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour l’Unesco, le bien de Taputapuātea comporte à la fois les attributs matériels (sites archéologiques, lieux associés à une tradition orale, marae) et immatériels (récits des origines, cérémonies et savoir traditionnel) qui expriment une « valeur universelle exceptionnelle ». Sur le plan patrimonial, l’ensemble du marae est protégé depuis 1952 en vertu de la loi de la Polynésie française et a été classé comme monument historique. Un système de protection et de planification est également en place et couvre l’ensemble du bien et de la zone tampon. Un comité directeur gère l’administration du bien depuis 2012 et un plan de gestion a été adopté en 2015.
Les marae ont été construits par les Mā'ohi et autres communautés apparentées de Polynésie entre les XIVe et XVIIIe siècles après J.-C. Ces lieux de cultes sacrés, qui avaient également une vocation sociale et politique, ont fait l’objet d'innovations propres aux îles de la Société, avec la construction de différentes structures bâties en pierre et en corail. Pour l’essentiel, ce sont des cours pavées quadrilatérales, avec une plateforme rectangulaire à une extrémité, appelées ahu. « Lieux de culte éminents et temples à ciel ouvert à l'interface entre le monde des vivants (Te Ao) et le monde des ancêtres et des dieux (Te Pō), les marae du complexe du Marae Taputapuātea sont l'une des expressions matérielles les plus abouties de la religion polynésienne ancienne et du culte des dieux du panthéon polynésien », précisait le dossier de candidature de la Polynésie au Patrimoine mondial.
« Ils sont aussi l'expression politique de la suprématie de la chefferie Tamatoa de 'Ōpoa qui a rayonné aux XVIIe et XVIIIe siècles au travers d'un réseau d'alliances religieuse et politique à l'échelle immense de la Polynésie orientale, grâce notamment à la maîtrise continue de la construction des pirogues et de la navigation », poursuivait le texte de peésentation.
♦ DOCUMENTAIRE : "Taputapuātea, coeur de la spiritualité océanienne"
En acceptant le bien au Patrimoine mondial, l’Unesco a reconnu que « Taputapuātea illustre de manière exceptionnelle 1000 ans de civilisation mā’ohi », et la façon dont les Polynésiens ont peuplé les îles, organisé l'espace fonctionnel et social et modelé le paysage pour arriver à y vivre durablement. Aujourd’hui encore, les espaces de vie dans le haut de la vallée de 'Ōpoa sont matérialisés par des vestiges archéologiques de maisonnées et de terrasses horticoles se situant dans des forêts reliques plantées pendant des siècles dans les zones où les terres sont les meilleures. « Ces forêts anthropiques, oeuvre des Polynésiens, sont formées d'espèces végétales utiles, importées en pirogue et désormais naturalisées au même titre que des plantes alimentaires et médicinales », relève le dossier de candidature de la Polynésie au Patrimoine mondial.
En tant que foyer ancestral de la culture polynésienne, le site de Taputapuātea revêt une importance exceptionnelle pour les peuples de la Polynésie tout entière, par la manière dont il symbolise leurs origines, les relie à leurs ancêtres et en tant qu’expression de leur spiritualité, a souligné le Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco.
Pour l’Unesco, le bien de Taputapuātea comporte à la fois les attributs matériels (sites archéologiques, lieux associés à une tradition orale, marae) et immatériels (récits des origines, cérémonies et savoir traditionnel) qui expriment une « valeur universelle exceptionnelle ». Sur le plan patrimonial, l’ensemble du marae est protégé depuis 1952 en vertu de la loi de la Polynésie française et a été classé comme monument historique. Un système de protection et de planification est également en place et couvre l’ensemble du bien et de la zone tampon. Un comité directeur gère l’administration du bien depuis 2012 et un plan de gestion a été adopté en 2015.