L’athlète guadeloupéenne Fanny Quenot fait une pause bébé en 2022 pour mieux renaître en 2023

Selfie de l'athlète guadeloupéenne Fanny Quenot.
Fanny Quenot aime relever les défis. Quoi de plus normal pour une athlète spécialiste du 60 et du 100 mètres haies. En 2022, elle rêvait d'une pause bébé. Pari gagné pour la Guadeloupéenne qui ne devrait pas s'éloigner des pistes trop longtemps. Rencontre à l'occasion de la semaine du sport féminin.

Au départ, il y a eu l'absence. Inquiétante. Fanny Quenot, 31 ans ne figurait sur aucune liste d'engagées dans les différents meetings de la saison hivernale. La hurdleuse était-elle blessée ? Retirée des pistes ? "Rien de tout cela, sourit-elle. Je suis juste enceinte de trois mois." Tout s'explique. La Guadeloupéenne nous confie même que son début de grossesse se déroule de façon idéale. Pas de nausées. Aucun souci majeur. Dans la famille Quenot, l'heureux événement à venir troublerait plutôt le futur papa. "Je crois bien que François-Xavier fait une petite couvade. Il a dû prendre un bon kilo. Au niveau du ventre. C'est mignon."

 

 

2022 : un bébé. 2023 : le retour.

Fanny Quenot l'annonce d'emblée : "La chance a été avec moi. Je me suis retrouvée enceinte dès que je l'ai souhaité." La pause n'en est pas moins active. La Guadeloupéenne n'a pas voulu stopper toute activité physique du jour au lendemain. "Il n'était pas question pour moi de faire une croix sur le sport. Je fais encore trois à quatre séances par semaine. Aucun franchissement de haies bien évidemment. Mais de la natation, de l'aérobie, un peu de sprint, des séances avec mon kiné…" Fanny a certes perdu en muscles mais pas en détermination. "Si je peux, je m'entraînerai jusqu'au septième mois."  

En août prochain, Fanny deviendra donc maman. "On ne peut jamais savoir comment le corps réagit après une grossesse." Il n'empêche que la championne se verrait bien revenir aux affaires dès les premiers mois de 2023. "Je ne me prends pas la tête avec ça pour l'instant. Mais si tout se passe bien, qu'est-ce qui m'empêcherait de participer à la saison hivernale ? Je ne m'interdis rien. Une chose est sûre : je reviendrai sur les pistes et les haies en 2023. À l'hiver ou au printemps."

L'athlète guadeloupéenne Fanny Quenot lors du Meeting de Sotteville en 2018

 

 

La pause s'imposait

En 2021, Fanny Quenot ambitionnait une première qualification olympique. Malheureusement, la Guadeloupéenne n'a jamais pu obtenir son billet pour Tokyo. "J'ai été bien trop irrégulière au niveau des chronos. Mentalement, 2021 fut pour moi, l'année de trop." Avec sa psychologue du sport, la championne a voulu analyser ses résultats trop moyens. Les conclusions sont vite apparues. "Voilà cinq ans que je rêve d'avoir un enfant. Année après année, l'athlétisme me faisait repousser l'échéance. Jusqu'à une forme de rupture. Il y avait chez moi une incohérence entre mon corps et mon mental."  

En 2022, la pause bébé permet aussi à Fanny d'évacuer toute la pression accumulée. "Je me sens beaucoup plus relâchée mentalement." Relâchée mais pas indifférente pour autant. "Même enceinte, je reste passionnée." Depuis la Guadeloupe, Fanny ne manque rien de la saison hivernale d'athlétisme. Wilhem Belocian, Laeticia Bapté, Jeanice Laviolette… Le groupe de Ketty Cham peut faire de très belles choses. "Je suis à fond derrière eux. Ils sont tous très bien. Vous verrez qu'ils vont réaliser un super hiver."

L'athlète guadeloupéenne Fanny Quenot sous le maillot tricolore lors des Mondiaux d'athlétisme à Doha en 2019.

2024 en ligne de mire

Si la Guadeloupéenne compte revenir à la compétition dès 2023, l'échéance majeure demeure 2024. Les Jeux Olympiques de Paris. Une aventure à domicile et forcément différente pour Fanny. "J'aborderai les choses avec un certain recul. Il n'y aura plus uniquement l'athlé dans ma vie. Cette façon de relativiser les choses pourrait me donner un réel avantage. Mentalement parlant."  

Et puisque la France célèbre le sport féminin toute cette semaine, l'occasion était trop belle de demander à Fanny Quenot comment il se porte en 2022. "De mieux en mieux ! Et je remercie au passage toutes ces femmes qui ont su dénoncer les injustices." Voilà pour la vision d'ensemble. Sur un plan spécifique, l'athlétisme ne semble pas à plaindre. "On ne sent pas de différences de traitement entre les hommes et les femmes." Restent les sports collectifs où le constat se révèle plus nuancé. "On a vu de réels progrès à Tokyo dans le hand ou le basket féminins notamment. Pour d'autres disciplines, ça reste plus difficile. Le football par exemple. Mais disons que dans l'ensemble, le sport féminin progresse bien."

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