"Il faut que l'État entende cette problématique parce que la situation est quasiment insurrectionnelle", s'est inquiété sur franceinfo vendredi 19 novembre le député LREM de Guadeloupe Olivia Serva. Depuis cinq jours, l'île antillaise est en proie à des manifestations et des violences, en marge d'une grève illimitée pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants.
"Situation quasiment insurrectionnelle"
Vendredi, des barrages ont été dégagés par les forces de l'ordre et certains reconstitués un peu partout sur l'archipel. Dans un communiqué, le préfet de Guadeloupe avait annoncé la mise en place d'un couvre-feu de 18h à 5h jusqu'au 23 novembre, disant tenir compte des "incendies de biens publics, barrage de routes, jets de pierres sur les forces de l'ordre, tirs de mortier". Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait décidé d'envoyer "dans les prochains jours" 200 policiers et gendarmes pour renforcer les forces de l'ordre.
Au lendemain de ces décisions, Olivier Serva réclame, lui, que l’Etat "entende la souffrance, l’inquiétude des Guadeloupéens". Selon le député de Guadeloupe, le ministre de la Santé, Olivier Véran "a fait la sourde oreille jusqu’à maintenant". "Il faut que l'État entende cette problématique parce que la situation est quasiment insurrectionnelle", insiste-t-il.
"Pourquoi laissons nous pourrir cette situation ?"
Olivier Serva appelle le Premier ministre Jean Castex à "échanger pour des solutions différenciées, adaptées, intelligentes et concertées". "Je viens, avec les six autres parlementaires de l'île, d'écrire au Premier ministre pour lui demander une rencontre", explique le député avant d'interroger : "Pourquoi existe-t-il une médiation en Martinique et pas en Guadeloupe ? Pourquoi laissons nous pourrir cette situation ? Pourquoi ne pas demander aux soignants de faire un test PCR toutes les 72 heures pour s'assurer qu'ils soient négatifs ?"
Aujourd'hui, nous avons des barrages, des hommes et des femmes qui perdent leur outil de travail, qui risquent leur vie, qui ne peuvent pas se faire soigner. Ceci se fait sur le dos de la santé des Guadeloupéens.
Olivier Serva, député de Guadeloupe
Pour expliquer la réticence des Guadeloupéens à se faire vacciner, il évoque une "méfiance de la parole de l'État". Il y voit notamment les conséquence du scandale du chlordécone. "L'État (...) nous a dit que cet insecticide ne poserait aucun problème. Finalement, cette molécule a empoisonné nos terres, nos mères et donné des cancers. Cela a créé des malformations pour 600 ans."