"J’ai commencé le judo à 6 ans. C’est moi qui ai demandé à mes parents de m’inscrire car on en faisait à l’école. On a pris le premier club et tout de suite j’ai adoré ce sport", confie Thalia Audebert-ZarKachy. Un choix approuvé par Florent son papa : "On voulait la laisser choisir. Ce n’est pas notre idée de l’inscrire au judo et les résultats sont arrivés assez vite. Le premier tournoi régional qu’elle avait gagné l’a vraiment révélé. Celui qui lui a donné plus de goût, c’était à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, alors qu'elle n’était pas favorite. C’était sa première finale et en définitive elle a battu toutes les favorites et elle a gagné le tournoi. C’était il y a quatre ans. Elle avait alors 10 ans."
En classe de 4ème au Collège Bertran-de-Born à Périgueux, en Dordogne, Thalia se souvient de ses débuts hésitants. "C’est vrai que j’aime le judo. Mais la première fois que j’ai fait une compétition j’ai demandé à repartir parce que j’étais trop stressée. Il y a eu une seconde compétition… Je l’ai faite et ça s’est très bien passé et j’ai pris confiance", explique-t-elle.
Cette amoureuse du Real Madrid et du Paris-Saint-Germain de Kylian Mbappé est une férue de sports collectifs. Ce qui ne l’empêche pas de pratiquer également l’athlétisme, particulièrement le sprint. Mais sa véritable voie, elle l’a trouvée chez Maître Jigoro Kano, dans le judo et si elle met autant de détermination et de sueur à l’entraînement, c’est que l’adolescente vise un parcours d’excellence, le haut niveau. À l’image de ses modèles que sont Clarisse Agbégnénou, Amandine Buchard et Teddy Riner. Thalia a horreur la défaite. La Mahoraise reconnaît "aimer le combat. Quand je suis au judo je ne pense plus à rien. J’y vais et je fonce. Je veux gagner. Je prends l’initiative du combat enfin j’essaie toujours d’attaquer tout le temps. Ma technique préférée est l'ippon à genoux, l’uchi mata ou l’arai goshi. Pour moi il faut que je gagne, ça ne peut être autrement. J'ai cette exigence à l’école et même dans les jeux de société."
Priorité le Collège avant d’intégrer le Pôle Espoir
Il est clair que Thalia a un talent. Ses performances attirent tous les spécialistes de la discipline. Elle est désormais sollicitée pour intégrer plusieurs "Pôle France". Ce qui rend fier ses parents "forcément que c’est une immense fierté encore plus quand on aime le sport et qu’il s’agit de notre enfant", reconnaît Florent Audebert. Ancien footballeur de niveau Division d’Honneur Régional (DSR), le père de Thalia voit l’intégration de sa fille au Pôle France comme une belle opportunité. Il n’en reste pas moins prudent et prévient "pour avoir vécu la même expérience au niveau du football où j’aurais pu partir en centre de formation, je m’imagine à sa place et combien c’est motivant. Ma mère n’a jamais voulu que je parte. C’était une autre époque. Elle voulait me protéger. Si Thalia a envie d’intégrer un Pôle Espoir, je souhaite qu’elle teste. En revanche, les résultats scolaires doivent suivre." Membre de la sélection Elite France et de l’Alliance Judo Dordogne, la jeune sportive participe souvent à des stages réunissant les meilleurs espoirs de sa catégorie d’âge au niveau national. Toutefois elle ne se voit pas faire l’impasse sur sa scolarité. "L’école, c’est super important parce que même si j’aimerais aller au plus haut niveau, j’aimerais aussi faire des études de médecine. C’est pourquoi, je me donne à fond à l’école car je souhaiterais devenir dentiste (…) Je veux rester à côté de ma famille. Une fois en seconde, j’irai en Pôle Espoir à Limoges."
La Périgourdine s’est hissée à la 5ème place sur 52 compétiteurs en Championnats de France minimes (- 40 kilos), le 26 mars 2022 à Villebon-sur-Yvette (Île-de-France). Elle se distingue en décrochant le meilleur résultat des cinq engagés de la team Dordogne.
Mayotte et Papi Kachy ZarKachy
Née d’une maman mahoraise (ancienne athlète amateur) et d’un papa originaire de Dordogne, Thalia est riche de sa double culture. C'est avec passion qu'elle parle de son île. "Ma mère Touria est originaire de Mayotte. Ce territoire est très important pour moi, j'y ai encore beaucoup d'attaches familiales, c'est comme chez moi. J’ai même pu jouer au foot dans un club à l’USO à Ouangani, où vit mon grand-père. J’aime Mayotte parce que la vie n’est pas comme ici. On y découvre sans cesse de nouvelles choses, les plages par exemple… Les paysages sont très beaux. Même si je suis consciente de la pauvreté de ce territoire, je me sens très libre lorsque je m'y rends ", s’enthousiasme-t-elle.
Prochains rendez-vous pour Thalia : un stage de judo, du 19 au 21 avril, dans son département, avec les meilleurs Espoirs Nationaux, puis du 23 au 25 avril prochain, second stage avec l’Alliance Judo Dordogne-Périgord.
À 14 ans, Thalia Audebert-ZarKachy fait partie des meilleurs espoirs français. Si le chemin est encore long, le sérieux et la détermination de la jeune Mahoraise peuvent l’amener à réaliser son rêve ultime :"intégrer l’équipe de France de judo et participer aux Jeux Olympiques."