Sur la place de la Concorde, à deux pas de la Tour Eiffel, l’ARS Martinique est venu faire son marché. " Nous avons besoin d’infirmiers, d’anesthésistes, de réanimateurs, mais aussi de spécialistes dans le monde libéral comme des ophtalmologues ou des ORL", liste la directrice de l’ARS Martinique, Anne Bruant-Bisson.
Présents en grande délégation au salon "Paris pour l’emploi ", les acteurs du monde de la santé de l’île se sont regroupés sous un stand commun "Martinique Horizon santé ". Leur but, inciter le plus grand nombre de médecins et de spécialistes à venir s’installer sur l’île, mais aussi convaincre des jeunes partis étudier dans l’Hexagone de rentrer au bercail. "Nous recherchons aussi des internes, pour promouvoir nos outils qu’on met à leur disposition au sein du CHUM [centre hospitalier et universitaire de la Martinique, NDLR] ", indique Anne Bruant-Bisson.
Placé à l’entrée de l’allée des Outre-mer, le stand de santé martiniquais attire le regard des curieux et des visiteurs, mais beaucoup n’osent pas passer le cap. " Ah la Martinique, ça fait rêver, mais ce n’est pas pour moi. C’est trop cher ", lâche une visiteuse en passant devant les tables. Les coûts économiques, mais aussi (sans doute) l’éloignement de la famille, constituent un frein pour beaucoup dans leur envie d’installation sur l’île. Cette dernière le paie à ses dépens. En effet, la Martinique est frappée par une pénurie de médecins. " Près de 26 communes sur 34 sont des déserts médicaux, indique la sénatrice martiniquaise Catherine Conconne. Aujourd’hui, il y a des communes en Martinique où il y a zéro médecin… On a besoin de médecin, notamment dans les villes pour des soins courants. Notre population est vieillissante, donc forcément les pathologies liées à l’âge sont importantes, donc si on ne fait pas rentrer de médecins, on s’en sortira pas " alerte-t-elle.
20 à 25 postes à promouvoir dans le domaine de la santé en Martinique
"C’est notre première participation à ce salon. Nous sommes venus pour promouvoir la destination Martinique au niveau de la santé " précise la directrice de l’ARS Martinique, Anne Bruant-Bisson. À ses côtés, presque tous les acteurs de la filière médicale et sociale de l’île. Tous espèrent trouver les perles rares qui combleront les besoins en personnel qualifié, raison essentielle de leur présence à ce salon. C’est singulièrement le cas de Marie-Christine Scaron-Dufeal de "l’ADAPEI " (Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales) " Nous sommes venus pour rechercher pas mal de professions dans le domaine du paramédical. On est intéressé par des orthophonistes, des psychomotriciens, des ergothérapeutes…", détaille-t-elle.
Dans notre cœur de métier, nous faisons face à un gros turn-over et il nous faut de la stabilité pour mieux accompagner les personnes en situation de handicap. Donc, on espère avoir quelques contacts qu’on pourra rappeler une fois rentré en Martinique
Marie-Christine Scaron-Dufeal de l'ADAPEI
La délégation martiniquaise n'a pas fait le voyage à vide. 20 à 25 postes sont à pouvoir sur l'île immédiatement. "Ah ouais ? Mais c'est trop bien. Ça signifie que je vais pouvoir rentrer travailler sur mon île" s'enthousiasme Marie, 26 ans, étudiante en dernière année de faculté dentaire. La jeune femme qui a bientôt terminé son cursus, a fait le déplacement afin d'avoir le maximum de renseignements pour préparer au mieux son retour. " Je voulais notamment savoir où je pouvais m’installer en tant que future chirurgienne-dentiste. Je veux me positionner, là où il y a le plus de besoins.", explique-t-elle.
Pour l'aider dans ses démarches, la future dentiste peut compter sur la plateforme " MACASAA". Ce site permet de centraliser l'ensemble des offres d'emploi dans le domaine de la santé sur l'île. Les étudiants peuvent y trouver des stages, et les médecins remplaçant peuvent y trouver des échanges " Notre objectif est de présenter notre plateforme et d’arriver à rencontrer des professionnels de santé qui ont envie de venir travailler aux Antilles dans les différents secteurs de santé, précise Ludovic Schalk, de MACASAA. Aujourd'hui, on prend des CV et autres pour les recontacter une fois rentré sur l'île. On va travailler ensemble et essayer de leur trouver le poste adéquat qu'ils cherchent et même sur la partie de l'île de leur choix", conclut-il.