"La Nouvelle-Calédonie a été totalement oubliée" selon la sénatrice réunionnaise Corinne Narassiguin

Corinne Narassiguin, sénatrice PS de La Réunion
Les sénateurs Corinne Narassiguin et Patrick Kanner, président du groupe PS demandent le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie prévues fin 2024. Ils exigent que le dossier soit repris par le Premier ministre Michel Barnier.

Si la formation du nouveau gouvernement occupe presque tout l'espace médiatique dans l'Hexagone, la Nouvelle-Calédonie pourrait très vite devenir la priorité du Premier ministre, Michel Barnier. En tous les cas, c'est la volonté affichée par le groupe socialiste au Sénat, et qui va présenter dans les jours qui viennent une proposition de loi pour reporter les élections provinciales au 25 novembre 2025.

Un dossier abandonné par Matignon

Corinne Narassiguin, sénatrice PS, accuse le gouvernement d’avoir abandonné la Nouvelle-Calédonie. Selon elle, depuis le départ d'Édouard Philippe, Matignon a délaissé le dossier calédonien, ce qui a contribué à une nette dégradation de la situation sur l'île.

"La Nouvelle-Calédonie a été oubliée ces derniers mois, alors que la situation est dramatique", explique la sénatrice. Elle appelle à une gestion gouvernementale transversale de ce dossier, qui ne se limite pas au ministère des Outre-mer. Pour elle, il s’agit de s’occuper rapidement des urgences économiques, sociales et sanitaires, avant d’aborder les réformes institutionnelles.

Un appel à l'action pour Michel Barnier

Comme sa collègue du PS, Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, plaide pour que le président de la République délègue ce dossier au Premier ministre. "Le président de la République doit rester à sa place et confier ce dossier à Michel Barnier", insiste Patrick Kanner.

Le sénateur critique également l'attitude de l’ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qu'il accuse d'avoir attisé la colère. Face à ce climat tendu, Patrick Kanner et ses collègues socialistes demandent un report des élections prévues fin 2024, considérant que la situation actuelle ne permet pas d'organiser un scrutin serein.

"Le gouvernement a voulu passer en force" sur le dégel du corps électoral et les conséquences sont désastreuses, "deux à trois milliards d'euros de dégâts, onze morts et une situation cataclysmique", ajoute le président du groupe PS.

Une solution négociée

Malgré ses critiques, Patrick Kanner reconnaît à Michel Barnier de sérieuses capacités de négociation. "C’est un homme de droite, mais je lui reconnais des grands talents de négociateur", conclut-il, en appelant à des discussions respectueuses pour arriver à une solution acceptée par tous en Nouvelle-Calédonie.