Ces missions d'assistance sont compliquées par le refus de Tonga d'entrer en contact avec les équipages, afin de préserver cet archipel du Covid-19 qui n'a pas encore atteint ces îles reculées du Pacifique sud. "J'essaie d'obtenir du Premier ministre Siaosi Sovaleni qu'on descende pendant une heure, mais ils n'ont fait aucune exception pour personne", a déclaré Manuel Terai, délégué aux affaires internationales de la Polynésie française, et coordonnateur de cette mission pour la collectivité ultra-marine.
Le départ du navire Tahiti Nui est prévu vendredi, avec 120 citernes d'eau potable de 500 à 2000 litres, l'eau aux Tonga ayant été polluée par les retombées de cendres. La Polynésie française livre aussi 210 bâches destinées à protéger les toits des maisons, ainsi que des tronçonneuses.
Le gouvernement local a mobilisé les Eglises et la population pour des dons de vivres et de vêtements, pour un total d'un millier de mètres cubes de fret, a assuré Manuel Terai.
Il faudra quatre jours et demi de mer au Tahiti Nui pour rejoindre les Tonga depuis Tahiti. Mais cette mission pourrait être perturbée, selon M. Terai, par une dépression tropicale attendue le 29 janvier et par les signes de réveil d'un autre volcan, dans les îles Vanuatu. Un patrouilleur français, l'Arago, a quitté Papeete vendredi avec 40 tonnes de fret à son bord pour une arrivée prévue le 29 janvier à Tonga. Il livrera notamment du matériel permettant de construire des abris d'urgence (500 tentes, des cordages, des outils), des kits d'hygiène et des lampes solaires, ainsi que de l'eau et des rations alimentaires.
Un autre patrouilleur français, La Glorieuse, achemine dix tonnes de fret depuis la Nouvelle-Calédonie. Le matériel sera déposé sur une île de l'archipel, en fonction des besoins recensés sur place, avant d'être récupéré par les Tongiens. La France a aussi déployé mardi depuis Nouméa un avion Falcon Guardian pour un vol de reconnaissance sur les îles isolées et un avion Casa devrait livrer des ressources d'urgence mercredi.
En Océanie, l'assistance en cas de catastrophe humanitaire est déployée par le mécanisme FRANZ: la France, l'Australie et la Nouvelle-Zélande coordonnent leurs moyens, notamment militaires.