À la surprise générale, la gauche a remporté dans la nuit de vendredi à samedi la majorité absolue des sièges au Bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance exécutive. Parmi les six vice-présidents, trois questeurs et 12 secrétaires élus, la députée polynésienne Mereana Reid Arbelot.
Une Polynésienne parmi les secrétaires
Si les élections pour les sièges de vice-présidents ont été fortement perturbées vendredi après-midi, c'est tard dans la nuit que les questeurs et secrétaires ont à leur tour été désignés par leurs collègues députés. Parmi les 12 nouveaux secrétaires élus, la députée polynésienne indépendantiste Mereana Réid Arbelot.
Moins prestigieux sur le papier que les autres postes, ils permettent toutefois également aux groupes qui les ont décrochés d'avoir une place au Bureau de l'Assemblée. Ils surveillent les opérations de vote et le dépouillement de certains scrutins, soit quand un vote électronique n'a pas fonctionné, soit quand la forme d'un scrutin nécessite une opération de vote par bulletin individuel. C'est le cas notamment pour les célèbres motions de censure, destinées à renverser le gouvernement. Mereana Reid Arbelot sera accompagnée à ce poste par son collègue du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) Stéphane Peu. Sept autres postes ont été attribués à la gauche. Sébastien Peytavie, Sabrina Sebaihi et Eva Sas représenteront le groupe Ecologiste et Social au secrétariat. Gabriel Amard et Farida Amrani ont eux été élus pour La France Insoumise et Iñaki Echaniz et Sophie Pantel pour le Parti Socialiste. Finalement, les trois derniers sièges de secrétaires ont été attribués à Lise Magnier (Horizons) et Christophe Naegelen et Laurent Panifous pour Liot.
Premier mandat en son nom pour l'indépendantiste
Contrôleuse aérienne de profession, l'indépendantiste Merena Reid Arbelot, qui n'était députée de Polynésie française que depuis juin 2023, a sauvé son siège d'une courte tête face à l'épouse de l'ancien président polynésien Gaston Flosse, Pascale Haiti-Flosse, au second tour des législatives. L'indépendantiste a obtenu 50,87 % des suffrages exprimés. Les deux autres circonscriptions polynésiennes ont été remportées par les autonomistes.
Elle a travaillé 24 ans à la tour de contrôle de l'aéroport de Tahiti avant d'entrer en politique comme suppléante de Moetai Brotherson aux législatives de 2022. Ce dernier élu président de la Polynésie française en 2023, elle le remplace alors à l'Assemblée nationale. Depuis avril, elle était rapporteure d'une commission d'enquête parlementaire sur la politique française d'expérimentation nucléaire, clôturée avec la dissolution de l'Assemblée. Ce samedi, ce sont les présidents de commissions qui doivent encore être désignés, des postes tout aussi stratégiques, reluqués par tous les camps politiques.