Le Parlement adopte une proposition de loi de l'opposition en faveur des langues régionales

L'Assemblée nationale

Par surprise, le Parlement a adopté jeudi définitivement une proposition de loi de l'opposition pour protéger et promouvoir les langues régionales, après le vote favorable de l'Assemblée nationale en deuxième lecture malgré les réticences du gouvernement et d'une partie des députés LREM.

 Défendu par le député Libertés et Territoires Paul Molac, le texte a été adopté sous les vivats par 247 voix pour, 76 votes contre et 19 abstentions. Il permettra deux nouveautés majeures pour les partisans des langues régionales: l'instauration de l'enseignement immersif (effectué pour une grande partie du temps scolaire dans une langue autre que la langue dominante) et la création d'un forfait scolaire pour les écoles privées dispensant une scolarisation en langues régionales.

Le député PS de La Réunion Philippe Naillet a plaidé en faveur de l'utilisation du créole à l'école, rendant hommage aux associations qui font vivre le créole. "Il ne faut pas avoir peur des langues régionales. La France, la République est grande quand elle accepte la diversité". Regardez son intervention :


La député LREM de Mayotte, Ramlati Ali, est elle aussi intervenue dans l'hémicycle pour défendre les langues régionales :

    

La position de Jean-Michel Blanquer

Au cours de la discussion, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer s'était opposé par deux fois à l'inscription dans la loi de ces deux mesures dont il prévoit "des conséquences en chaîne". "Nous sommes favorables au développement des langues régionales (...) mais nous avons le droit d'être attentifs aux modalités", a souligné le ministre, dont les échanges furent parfois tendus avec certains députés de droite. 

"Nous mettons en cause certains principes fondamentaux de notre école publique", a également mis en garde Christophe Castaner, le chef de file des députés LREM. Son groupe avait appelé à voter contre la proposition de loi. Celle-ci a été finalement adoptée conforme à la version votée par le Sénat en décembre 2020 dans le cadre de la première "niche" du groupe écologiste. Cela vaut adoption définitive ce jeudi par le Parlement.

Ce texte des députés Libertés et Territoires avait été voté en première lecture début 2020 par l'Assemblée nationale, après avoir été en partie vidé de sa substance.