Le président du gouvernement fait le point sur les réformes suite à la mobilisation d'Agissons solidaires

"On espère que le collectif Agissons solidaire fera le nécessaire dans l'après-midi, pour que la Nouvelle-Calédonie revienne à plus de sérénité", a confié Louis Mapou.
Le quotidien des Calédoniens est chamboulé depuis la fin de semaine dernière et les actions du collectif Agissons solidaires. Après les opérations escargot, et alors que la plupart des stations-service sont vides, Louis Mapou n'annonce pas de moratoire mais un report de l'étude du projet de délibération autour de la "taxe carburant".

Dimanche 24 mars Louis Mapou, Mickaël Forrest, Gilbert Tyuienon et Vaimu'a Muliava ont reçu une délégation du collectif Agissons solidaires, qui proteste contre la "taxe carburant" (TET, taxe pour l'équilibre tarifaire) qui devait être étudiée par le Congrès la semaine dernière. Depuis jeudi, les dépôts de carburant sont bloqués.

Cette conférence de presse était "consacrée aux sujets d'actualité". Le président, Louis Mapou, entouré des seuls membres de son gouvernement issus de la majorité, s'est exprimé sur différents dossiers, parlant de "feuille de route".

  • Sur la TET

"Nous avons annoncé que le texte sur la taxe pour l'équilibre tarifaire, dont le Congrès a reporté l'examen au 8 avril, on le renverrait à la fin de ce semestre, en juin. Il sera retiré de la procédure en cours, il ne sera pas examiné. La conséquence de ce décalage, c'est que le système électrique calédonien va rester déficitaire, parce qu'on comptait sur cette taxe pour recréer une dynamique. Il n'y aura pas de moratoire."

Enercal va rentrer vraisemblablement dans une procédure collective. La situation sera suivie de près.

Louis Mapou, président du gouvernement

  • Sur la réforme du Ruamm

"Suite à la mobilisation du collectif l'année dernière, une commission a été créée au Congrès, pour faire avancer le texte sur la réforme du Ruamm. Nous avons demandé aux responsables du Congrès de travailler au meilleur compromis possible. Mais il faut que ce texte puisse trouver un aboutissement."

"Elle est pilonnée par beaucoup, mais je tiens à rappeler que c'est une taxe comportementale, comme celle sur le tabac et l'alcool. Si on veut financer une politique de prévention digne de ce nom, notamment dans le milieu scolaire, on doit faire l'effort ensemble."

"Elle ne concerne pas les Calédoniens ! Ce qu'on donnerait au secteur touristique par ce biais permettrait de rattraper, au budget, des dotations [qui lui sont allouées]."

  • Sur les délibérations relatives au secteur minier

"Avec le cours du nickel et le contexte de crise que nous vivons, prendre ces délibérations aujourd'hui n'aura aucun impact. On est nettement en dessous du seuil, mais ça nous permettrait de nous préparer à rebondir."

  • Sur l'acte 2 de la caisse locale de retraite

"On a l'accord de tous les partenaires sociaux, c'est sur le bureau du Congrès."

  • Sur la crise nickel

"On s'est rappelés qu'on était tous engagés dans le comité technique, les cellules d'accompagnement, et le comité de pilotage mis en place avec les collectivités et les acteurs économiques. Ça se déroule bien au sein de ces comités, il faut continuer de s'investir. Deux textes sont au Congrès : sur le chômage partiel et spécifique, et un autre pour améliorer le déclenchement de la commande publique."

"Il ne faut pas se tromper de débat. Nous demandons aux élus du Congrès de nous habiliter à le signer. Cet après-midi il y a une commission plénière, et jeudi la délibération doit être étudiée. Il y a deux sujets : l'urgence d'abord, par l'aide que l'Etat a décidé de donner. Et la période d'ici 2027 durant laquelle un certain nombre de mesures temporaires sont prévues, sur ce qui relève de la compétence de la NC, pour qu'on accompagne les besoins en matière de cash des opérateurs. C'est un entre deux, pour réaliser ce que nous n'avons pas réussi à faire depuis 2009, c'est à dire définir ce que pourrait être la politique industrielle de la Calédonie."

  • À propos du plan de relance

"Nous travaillons dessus. Quatre collègues ont présenté publiquement leurs contributions. Avec nos administrations, on a défini les grandes orientations. On avait prévu mercredi dernier un point à l'ordre du jour de la collégialité pour en parler, afin de discuter des grands axes, de définir la méthode et le calendrier. Fin mai, il sera présenté à l'occasion du vote sur le budget supplémentaire. Ils ont demandé à être associés. Cette relance doit aussi nous aider à consolider le sentiment d'appartenance à la Calédonie. On aura besoin d'une expertise de haut niveau pour nous aider à bien formuler le plan de relance."

Ce plan de relance devra permettre de consolider l'économie de la Nouvelle-Calédonie, parce qu'on a tendance à noircir le tableau mais nous devons quand même convenir que nous avons une économie qui reste relativement solide. 

Louis Mapou, président du gouvernement

  • En conclusion

"Pour construire, il faut que tout le monde soit dans le bateau. Il faut qu'on arrête de se lancer à la figure des invectives, parce que dans une petite population pleine de clivages liés à l'Histoire, on a vite fait d'allumer des feux sur lesquels tout le monde joue au pompier. Il faut travailler et cesser de se dénigrer. C'est cette feuille de route qu'on leur [au collectif Agissons solidaires] a présenté hier. On a demandé d'alléger leur dispositif sur la partie carburant, parce que ça devient pénalisant. Ils ont répondu attendre ma prise de parole. On espère qu'ils feront le nécessaire dans l'après-midi, pour que la Nouvelle-Calédonie revienne à plus de sérénité."

> Louis Mapou sera l'invité du JT de NC La 1ère ce soir, à partir de 19h30