"Nous vous souhaitons à tous la bienvenue. Nous voulons partager avec vous nos connexions avec la terre et l’océan. C’est notre responsabilité pour les générations futures. » Les représentants des peuples autochtones canadiens ont chanté et longuement pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture d’IMPAC 5 organisée vendredi 3 février.
IMPAC 5, la 5e conférence internationale sur les Aires Marines Protégées se tient jusqu’au 6 février dans le Palais des Congrès de Vancouver dont les immenses baies vitrées ouvrent sur le Pacifique. 3000 personnes issues d’une trentaine de pays y sont inscrites dont la moitié en présentiel, parmi elles la délégation française composée de 70 spécialistes et gestionnaires d’AMP dont certains venus des Outre-mer. Paul Giannasi, directeur adjoint du parc naturel marin de la Martinique et Karine Pothin, directrice de la réserve nationale marine de la Réunion ont fait le déplacement. Des représentants du sénat coutumier de Nouvelle Calédonie sont d’ores et déjà arrivés à Vancouver. Le responsable des affaires maritimes et portuaire de Saint Pierre et Miquelon ainsi qu’une scientifique qui mène un programme de recherche sur l’archipel ont été annoncées.
Impac 5 a pour ambition d’accroître les partenariats, les échanges pour au final plus d'AMP partout dans le monde. Le congrès aura également pour objectif de mieux définir ce que doit être une AMP pour qu’elle soit efficace sans oublier la question souvent sensible du financement. Des objectifs qui s’inscrivent dans la continuité des décisions prises lors de la COP 15. En décembre dernier à Montréal, 196 pays se sont accordés pour protéger 30 % des terres et des mers. Un succès passé totalement inaperçu car la planète avait alors les yeux rivés sur la Coupe du Monde. Pourtant, préserver l'océan pourrait enrayer la perte de biodiversité et limiter le dérèglement climatique mais pour l’instant, seuls 8 % de l’ensemble des Océans et des mers sont couverts par des AMP.
Pendant les six jours du congrès sur les Aires Marines Protégées, scientifiques et gestionnaires vont pouvoir échanger lors de tables rondes. La délégation française portée par l'Office Français de la Biodiversité organise une vingtaine de rencontres sur des thèmes variés comme la protection forte, les aires marines éducatives, les mouillages durables, l’aquaculture durable, les récifs coralliens classés et le dérèglement climatique, les espèces migratrices ou encore le financement durable d’une AMP.
Lors de la dernière journée d’IMPAC 5, le jeudi 9 février se tiendra « un forum des décideurs », soit une réunion politique. Jeremie Katidjo Monnier, le ministre de l’environnement de Nouvelle Calédonie est attendu comme Heremoana Maamaatuaiahutapu, le ministre de la culture et des ressources marines de Polynésie française mais à priori, personne ne fera le déplacement depuis Paris.