Demande de report
Le maire de Tsingoni, Mohamed Bacar, premier vice-président de l'association des maires et porte-parole du comité de coordination des élus, a indiqué samedi matin devant la presse que les élus réclamaient "le report de l'élection pour des raison de sécurité".Rencontre à la préfecture
Le président du conseil départemental de Mayotte Soibahadine Ibrahim Ramadani, et plusieurs maires et conseillers départementaux rencontraient en fin de matinée le préfet et la délégation de haut-fonctionnaires mandatés par le gouvernement, pour leur faire part de cette demande."Même si les mairies sont ouvertes, il n'y a pas de garantie que les conditions de sécurité soient réunies", a expliqué Mohamed Bacar, en évoquant des "risques de barrages et de soulèvements".
Le porte-parole des élus a aussi indiqué que les mairies seraient ouvertes mais que, dans certains endroits, des écoles (devant servir de bureau de vote, ndlr) avaient été cadenassées.
Cascade de plaintes
"Si un bureau ne peut pas être ouvert, le code électoral permet de le déplacer à un autre endroit", a répondu le préfet. Prenant acte de la décision du préfet, le porte-parole des élus a prédit "une cascade de dépôts de plaintes" après l'élection.
Un porte-parole du mouvement social, Salim Nahouda, a estimé qu'"il appartient à la population de voir s'il est nécessaire ou pas d'aller voter", invitant les électeurs à boycotter l'élection.
Pas de campagne électorale
Jeudi, un candidat à la législative, Boina Dinouraini, avait indiqué qu'il souhaitait également le report de l'élection. "on ne circule pas, on ne peut pas faire campagne, on a la peur au ventre", a-t-il expliqué.Le maire de Mamoudzou pour l'élection
Le maire de Mamoudzou Mohamed Majani s'est désolidarisé de cette demande. "Je m'exclus de la demande du report, j'organise des élections en tant qu'agent de l'Etat, donc j'exécute. Ca appartient à l'Etat d'assurer la sécurité", a-t-il dit.#Mayotte #LegislativesPartielles : Les bureaux de votes se préparent. Plus de 38 000 électeurs attendus aux élections de la circonscription 1. pic.twitter.com/fiq4EL9vdi
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) 16 mars 2018
Dans une motion, les élus soulignent également avoir "constaté que des opérations de lutte contre l'insécurité et l'immigration clandestine sont engagées" et "demandent qu'elles soient amplifiées et renouvelées".
Des opérations de sécurisation et de contrôle des personnes en situation irrégulière ont été menées depuis deux jours par les forces de l'ordre à Mayotte, pour faire suite aux engagements de la ministre Annick Girardin.
Les élus indiquent aussi rejoindre une demande, formulée par l'intersyndicale et le collectif de citoyens "que le gouvernement nomme un autre émissaire avec un mandat qui pourrait engager le gouvernement".
Bonne volonté
Dans une déclaration faite samedi sur le site internet d'un média local, l'un des porte-parole du mouvement Saïd Kambi déclare que "concernant la demande de la ministre, nous disons chiche ! Nous laissons donc un mois à la ministre pour démontrer sa bonne volonté et régler le problème de l'insécurité et de l'immigration à Mayotte".Mais "nos revendications vont bien au-delà de la sécurité et de l'immigration, il faut aussi développer notre île. Aussi, nous resterons sur les barrages jusqu'à l'arrivée du Premier ministre ou d'un émissaire pour négocier nos revendications".
Le président du conseil départemental Soibahadine Ibrahim Ramadani a pour sa part indiqué à la presse voir "un début de mise en oeuvre" des engagements de l'Etat, ajoutant "l'Etat a demandé un mois, qu'on lui fasse confiance".