À la sortie de Combani, dans la commune de Tsingoni, Big, entrepreneur et barragiste, a entendu les annonces faites par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, mais il n'est pas encore décidé à partir.
Il m'a convaincu mais moi je suis sceptique là-dessus parce que ça a été repris par tous les médias que voilà si ça s'applique à Mayotte , faudra que les autres DOM ça s'applique mais ils oublient que nous, à Mayotte, on a une spécificité que eux ils n'ont pas. Tant qu'il n'y a pas des actes concrets qui nous disent que cela va être acté et appliqué sur Mayotte, nous pour le moment, on est là et on tient bon.
Big, barragiste de Combani
Pendant qu'à Mroualé, le barrage tient toujours, à Achénoa les femmes majoritairement présentes sont satisfaites de l'union affichée avec les élus : "On était unis et je pense que c'est ça qui nous a permis d'avancer dans nos demandes" déclare l'une d'elles.
À Mamoudzou la capitale, les barrages ont des conséquences visibles. Les ramassages des ordures sont suspendus à la suite qui sera donnée au mouvement social. "C'est très difficile pour nous. Il y a beaucoup d'odeurs nauséabondes qui se dégagent mais c'est le prix à payer pour le bien de notre île" concède ce riverain.
Tout est l'arrêt. La rue du commerce, principale artère, d'habitude si bruyante et animée est vide. Pas bon pour le moral ! "D'habitude, il y a beaucoup de vie. Il y a plein de gens. On a envie de rentrer dans les commerces. Là, ça rappelle un peu le confinement" constate une passante.
La levée des barrages est aussi une affaire de patience pour ce chef d'entreprise qui tire la sonnette d'alarme.
Heureusement pour nous, on a un site en ligne où les clients réussissent à commander. Mais heureusement aussi que les clients sont patients. On est à 100 % avec la population mahoraise , on est pour ces barrages mais forcément, il y a un impact économique.
Zishane Mahamodraza, chef d'entreprise
Le mouvement démarre sa quatrième semaine de mobilisation. Mayotte espère une levée des barrages après mercredi.