Media : le groupe France-Antilles placé sous procédure de sauvegarde

Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a ordonné vendredi le placement sous sauvegarde de la Sas France Antilles, holding du groupe France-Antilles, qui détient les quotidiens France-Antilles Martinique, France-Antilles Guadeloupe et France-Guyane.
 
La juridiction a donné une suite favorable à une demande formulée mardi par AJR Participations, société qui détient 100% de la SAS France Antilles après avoir repris en juin 2018 ce groupe de presse, qui édite les seuls quotidiens des Antilles et de la Guyane.
    
AJR, actionnaire minoritaire du groupe Hersant Média (l'ancien propriétaire de France Antilles), a pressenti des difficultés financières et a préféré se placer sous la protection du tribunal. Les 280 salariés du groupe en ont été informés mercredi, au lendemain de l'audience.
    
Stratégie de gestion financière ou réelle inquiétude quant à l'avenir de France Antilles, pour l'heure rien ne filtre en interne. Seule certitude, cette recherche d'un plan de sauvegarde vise à prévenir ou anticiper toutes difficultés financières. Il s'agit de trouver des pistes pour réorganiser la société, avec l'appui d'un administrateur judiciaire.
    


Un contexte difficile depuis plusieurs années

France-Antilles avait été placé en 2017 en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Fort-de-France qui avait désigné comme repreneur AJR Participations. La nouvelle propriétaire du journal Aude-Jacques Ruettard, patronne de la holding et petite-fille du défunt magnat de la presse Robert Hersant, avait dit au tribunal de commerce miser sur un retour à l'équilibre financier en trois ans.

Elle s'était aussi engagée à maintenir l'emploi de tous les salariés "au moins durant deux ans", à l'exception du poste du directeur général, et à ne procéder à aucun licenciement économique durant la même période.
    
En mars 2018, elle avait présenté la nouvelle formule du quotidien autour de la proximité et du lien social. Et indiqué que sur les 8 millions d'euros qu'elle s'était engagée à investir dans le groupe, trois iraient à l'imprimerie pour publier le journal intégralement en couleur et le reste au développement du numérique. L'étendue du passif du groupe n'était pas connu samedi matin.