Deux ans et demi après la légalisation du MMA en France, l'Ultimate Fighting Championship (UFC) a organisé ce samedi 3 septembre à Paris son premier événement, mais probablement pas le dernier, au vu du succès de la soirée à l’Accor Arena. Les 15.000 places ont été vendues en quelques minutes, à des prix allant de 83 euros à plus de 1.500 euros.
Ciryl Gane, numéro 1 de la catégorie des poids lourds a foudroyé le numéro 3 mondial dans le troisième round, après avoir pourtant frôlé le KO dans la deuxième reprise. Grâce à cette victoire, le Guadeloupéen de 32 ans devrait de nouveau avoir une chance de combattre pour la ceinture mondiale après son échec face à Ngannou en janvier dernier. Ciryl Gane n'a donc pas déçu les spectateurs de l'Accor Arena ce samedi. A l'issu de sa victoire, il a donné une conférence de presse résumée ici.
Tai Tuivasa vous a mis en difficulté. Comment êtes-vous parvenu à trouver la faille ?
Ciryl Gane : C'était un travail de sape, notamment avec le jab qui l'a pas mal gêné. Et quand on est entrés vraiment dans le vif du sujet, on a été chercher un peu le corps. Après avoir été touché, je suis revenu un peu en mode guerrier, je suis allé chercher le corps pour essayer de lui faire mal et ça a fonctionné. Il m'a touché salement mais moi non plus je n'y suis pas allé de main morte.
Etes-vous content de votre prestation ?
Je suis surtout content du scénario parce que c'était un combat dur et ça a créé des émotions. Je pense que les spectateurs ont dû aimer ce combat. J'ai géré au début, ensuite il est revenu, il m'a fait mal. Il m'a touché, tout le monde pensait que ça allait se terminer. Je reviens plus fort encore et je termine finalement à mon tour. Donc je pense que tout le monde est content de cette soirée.
Est-ce que vous vous êtes senti en péril à un moment ?
Je n'ai pas eu le temps de me poser cette question. J'ai juste eu le temps de réagir et de revenir dans le combat. Je n'ai pas eu ce sentiment d'inquiétude en me disant +qu'est-ce qui va se passer?+. La stratégie, c'était de ne pas prendre ses coups! (rires) Autrement dit, toucher et ne pas être touché. C'est ça la base."
Les quatre autres Français ont gagné avant vous. Toutes les attentes étaient donc sur vous. Aviez-vous une pression particulière ?
Oui ça met la pression. J'ai toujours aimé avoir une position d'outsider, c'est confortable comme situation. Là on est à Paris, on chez moi, je suis sur l'affiche. On attend beaucoup de moi. Imagine je perds, ça aurait été le scénario catastrophe. Même si je dis que je ne suis pas quelqu'un (de stressé), ça m'a rajouté de la pression, surtout sur les dernières heures.
Vous êtes un peu le capitaine du MMA français. Comment assumez-vous ce statut?
C'est juste logique parce qu'aujourd'hui j'ai parcouru un peu plus de chemin que les autres, mais ils arrivent aussi. Parce que j'ai été le premier, ça fait de moi le porte-drapeau. Mais pour autant, certains mecs ont plus d'expérience que moi donc ça ne veut pas dire grand-chose. C'est juste que je suis un peu plus exposé. Mais je prends le rôle à bras le corps, je l'assume et j'essaye montrer le bon exemple.
Etes-vous prêt pour une revanche contre le Camerounais Francis Ngannou qui vous a battu en janvier dernier dans le combat pour la ceinture mondiale?
Avec grand plaisir. C'est mon job. J'ai des objectifs, c'est d'y retourner. On était pas loin de l'avoir. Aujourd'hui (samedi), c'était une étape pour y retourner, j'espère qu'il n'y en aura pas d'autres.
Est-ce que l'ambiance vous a apporté du positif, de la pression, ou avez-vous fait abstraction de cela?
Ca ne m'a fait que du bien. ça m'a fait sourire, ça m'a fait me sentir bien. J'étais vraiment content de voir cette ambiance-là. C'était aussi un message pour l'UFC. On est en France, c'est le premier événement. Regarde un peu ce que le public est capable de faire. J'étais trop content de ça. Franchement le public a grave assuré. Je leur envoie plein d'amour et de remerciements et l'histoire continue.
-
Le MMA : qu'est-ce que c'est ?
Le MMA est un sport de combat extrême qui permet coups de pied, poing, genou et coude, ainsi que coups au sol, étranglements et clés à l'intérieur d'une cage. La France a longtemps été l'un des derniers pays à interdire la discipline jugée trop violente.