Le président de Montagne d’Or, Pierre Paris entend convaincre que son projet de mine d’or peut offrir un avenir, du travail, tout en respectant l’environnement. En résumé, faire travailler des entreprises guyanaises et créer des emplois qualifiés pour les Guyanais.
Pierre Paris a été nommé en octobre 2017, par le Conseil d’administration, à la Présidence de la compagnie minière Montagne d’Or. Il possède une solide expérience des grands projets miniers pour lesquels il a travaillé, notamment en Afrique, en Australie et dernièrement en Nouvelle-Calédonie. Des projets à 10 milliards de dollars, dix fois supérieurs en taille au projet Montagne d’Or en Guyane. La société minière guyanaise n’est pas nouvelle, elle existe depuis les années 80 et a été fondée par des investisseurs locaux. Elle exploite de l’or alluvionnaire et entend le faire sur le site minier qui porte le nom de l’entreprise, « Montagne d’Or ».
La 1re : Montagne d’Or s’inscrit dans la longue histoire de l’extraction de l’or en Guyane, mais ce n’est pas un méga projet comme l’affirment les altermondialistes ?
Pierre Paris : 10 à 12 tonnes d’or sont extraits illégalement en Guyane chaque année, c’est la réalité aujourd’hui, contre 1 à 2 tonnes d’or légales. Il y a une histoire de l’industrie minière extractive en Guyane avec 232 tonnes d’or produites de 1857 à 2016. L’or et la Guyane ne font qu’un, comme le nickel et la Nouvelle-Calédonie. L’or, c’est le cœur de l’économie guyanaise. Actuellement, Montagne d’Or compte sur 85 tonnes d’or de réserves extraites sur 12 ans et potentiellement au total 155 tonnes de ressource. C’est un gisement important, mais qui n’est pas énorme ni pharaonique comme certains l’affirment.
Ce n’est pas un « méga projet » mais c’est aujourd’hui le plus grand projet minier français. Cela dit, il y a aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie des mines et des usines qui sont bien plus importantes. Les emprises minières des sites de Goro nickel ou de Koniambo nickel sont bien plus vastes que Montagne d’Or. Chacun des deux projets tourne autour de 10 milliards de dollars, dix fois Montagne d’Or. En Guyane, notre investissement initial est de 520 millions d’euros, l’investissement de maintien et de développement de 221 millions d’euros, la remise en état et le suivi environnemental pendant 30 ans de 59 millions d’euros, nous sommes donc sur un projet de 782 millions d’euros, pas loin d’un milliard de dollars. Ce n’est pas un projet pharaonique, c’est juste un projet important pour la Guyane.
Vous dites que le projet est transparent, pourtant il mobilise ses opposants qui dénoncent aussi ses actionnaires internationaux
L’actionnaire principal Nordgold est une société de droit britannique dont les bureaux sont situés à Londres, avec des opérations en Afrique, un projet en Amérique du Sud, un projet au Canada et de l’exploitation aussi en Russie. Aujourd’hui nous n’avons plus, pour le moment, d’investisseurs guyanais, mais les choses peuvent évoluer. L’autre actionnaire est canadien, il s’agit de Columbus et il détient 45 % du projet. Nous avons fait une étude de faisabilité bancaire, elle a été réalisée et mise en ligne, rendue publique en 2017. Nous avons fait preuve de transparence. Ensuite, il a été décidé d’organiser un débat public conformément à la réglementation française. Compte-tenu de la taille du gisement et de la législation, nous avons demandé à la Commission Nationale du Débat Public d’organiser un débat citoyen avec un référent en Guyane. La Commission a décidé d’aller vers un débat public, plein et entier en Guyane. Aujourd’hui nous sommes dans la phase de débat public qui a débuté le 8 mars et qui doit s’achever le 8 juillet.
Ce projet a progressé autour des revendications de 2017, plus d’emplois, plus d’infrastructures pour la Guyane, dans un climat sous tension sociale et avec des débats très engagés... Un petit groupe d’opposants a réussi à agglomérer leurs revendications à des associations internationales autour d’une revendication qui est : pas d’industrie en Guyane. L’idée, c’est de figer la Guyane et de s’opposer à tout projet de développement qu’il soit minier, énergétique dans la biomasse, ou agricole. Oui, il y a une opposition forte à Montagne d’Or qui provient d’une minorité. Ce sont des activistes, des altermondialistes, qui sont soutenus par un certain nombre d’organisations qui ont dépêché sur le territoire des professionnels afin de former des opposants locaux.
En Nouvelle-Calédonie, les trois grands projets industriels et miniers du nickel associent les Provinces calédoniennes qui en détiennent des parts significatives, ce n’est pas le cas en Guyane…
En Guyane, la question des retombées de l’or est cruciale. Il n’y a pas de développement de mine responsable sans prise en compte et limitation drastique des impacts environnementaux. Il y a aussi une demande légitime, je le répète, de davantage de retombées pour le Territoire et de plus d’implication de la Collectivité Territoriale de Guyane dans les prises de décision. Comment intégrer sa participation dans Montagne d’Or, qu’elle soit actionnaire du projet, ce qui implique aussi des devoirs et des obligations, nous en discutons déjà, nous sommes ouverts. Un modèle classique de participation publique, ce sont 5 à 10 % de parts qui sont transférés ou attribués aux collectivités. Donc, oui, la participation est tout à fait envisageable, qu’il s’agisse de la Collectivité Territoriale de Guyane, mais aussi de la Collectivité du Grand Ouest Guyanais ou se situe le projet minier Montagne d’Or. L’essentiel, c’est que ce soit bénéfique pour la Guyane. « La question, c’est comment on travaille ensemble, et c’est vers cet objectif, au profit de la population guyanaise et notamment des jeunes et des femmes, que nous devons aller. »
La mine verte n’existe pas, toute industrie est source de pollution, Montagne d’Or aussi…
Toute activité minière et industrielle a des impacts. La surface sur laquelle nous nous implantons connaît du défrichement sur des terrains exploités depuis 130 ans. 55 % des zones sur lesquelles nous avons positionné les infrastructures sont déjà défrichées. Nous sommes sur une emprise réduite, trois fois moins importante que la mine d’or voisine du Suriname. Nous prenons en charge la construction d’une route de 125 kilomètres et nous prenons en charge la construction d’une ligne haute tension de 105 kilomètres. Tout est fait pour minimiser l’impact sur des zones déjà exploitées à 55 % par l’orpaillage légal ou clandestin. Mais oui, notre fosse est un peu plus profonde et pentue, car elle utilise des technologies avancées pour permettre justement de minimiser l’impact, l’emprise au sol. On va construire notre usine sur site et ne transporter que des matériaux sans danger. Depuis 2006, le mercure est interdit dans l’exploitation légale de l’or en Guyane, les orpailleurs illégaux, qui sont plusieurs dizaines de milliers sur le territoire, continuent à l’utiliser. Nous, nous utiliserons la cyanuration en circuit étanche, en cuve, comme notre collègue Auplata va le faire en Guyane. Selon une étude récente de la Commission européenne, c’est la meilleure méthode, celle qui permet de minimiser les impacts. Nous allons produire trois fois moins de résidus avec un recyclage et une élimination par des charbons actifs.
En Guyane et notamment dans la région de Saint-Laurent-du-Maroni vous développez une filière de formation professionnelle locale pour les 57 métiers de la mine Montagne d’Or et sur la mine vous allez faire travailler les entreprises guyanaises.
Optimiser les retombées pour la Guyane, cela signifie s’engager à utiliser un maximum d’entreprises guyanaises pendant la phase de construction et la phase d’exploitation, mais aussi s’engager à investir dans le dispositif de formation, la licence professionnelles, qui existe dès aujourd’hui à l’Université de Guyane. Nous allons créer des filières valorisantes, former les prochaines générations de techniciens supérieurs en environnement et en géologie, les cadres guyanais du futur. En association aussi avec les organismes de formation locaux et le RSMA (service militaire adapté pour les jeunes de Guyane). L’objectif, c’est de faire monter en compétences des jeunes qui n’ont pas encore bénéficié de formation pour accéder aux emplois que nous créerons. Nous avons un axe de formation très important et nous aurons plus de 90 % d’emplois local, guyanais, c’est une nécessité pour notre projet. Au total, nous allons créer plus de 750 emplois directs et plus de 3000 emplois indirects.
Oui, l’industrie française, guyanaise est créatrice d’emplois et nous avons vu au plus juste pour notre projet minier. Nos emplois et la taille de la mine correspondent aux normes de la Banque mondiale. En Guyane, en France on peut faire aussi bien et même mieux qu'au Canada, qu'en Australie ou qu'en Nouvelle-Calédonie.
Montagne d'Or, une mine d'or en Guyane
En Guyane, ce projet industriel et minier entend apporter sa pierre aux énormes besoins d’investissements et d’emplois du département. La mine de Montagne d’Or répond aux normes environnementales européennes et françaises. Selon les normes de la Banque mondiale, le projet garantit la création de 750 emplois directs et près de 3000 emplois induits, essentiellement locaux, pour la région de Saint-Laurent-du-Maroni qui compte 50 % de chômeurs. Et les entreprises guyanaises devraient bénéficier d’un milliard et demi d’euros de commandes. Au total Montagne d’Or, c’est un investissement de 780 millions d’euros pour un bénéfice envisagé de 630 millions au terme des 12 ans d’activité de la mine qui devrait produire 85 tonnes d’or en circuit fermé. Un collectif d’opposants dénonce un mirage économique, des emplois subventionnés et des atteintes à l’environnement. Montagne d’or est actuellement l'un des rares projets créateur d’emplois en Guyane. Nous avons rencontré Pierre Paris, le président de Montagne d’Or qui s’exprime librement et franchement sur son projet de mine responsable en Guyane.La 1re : Montagne d’Or s’inscrit dans la longue histoire de l’extraction de l’or en Guyane, mais ce n’est pas un méga projet comme l’affirment les altermondialistes ?
Pierre Paris : 10 à 12 tonnes d’or sont extraits illégalement en Guyane chaque année, c’est la réalité aujourd’hui, contre 1 à 2 tonnes d’or légales. Il y a une histoire de l’industrie minière extractive en Guyane avec 232 tonnes d’or produites de 1857 à 2016. L’or et la Guyane ne font qu’un, comme le nickel et la Nouvelle-Calédonie. L’or, c’est le cœur de l’économie guyanaise. Actuellement, Montagne d’Or compte sur 85 tonnes d’or de réserves extraites sur 12 ans et potentiellement au total 155 tonnes de ressource. C’est un gisement important, mais qui n’est pas énorme ni pharaonique comme certains l’affirment.
Ce n’est pas un « méga projet » mais c’est aujourd’hui le plus grand projet minier français. Cela dit, il y a aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie des mines et des usines qui sont bien plus importantes. Les emprises minières des sites de Goro nickel ou de Koniambo nickel sont bien plus vastes que Montagne d’Or. Chacun des deux projets tourne autour de 10 milliards de dollars, dix fois Montagne d’Or. En Guyane, notre investissement initial est de 520 millions d’euros, l’investissement de maintien et de développement de 221 millions d’euros, la remise en état et le suivi environnemental pendant 30 ans de 59 millions d’euros, nous sommes donc sur un projet de 782 millions d’euros, pas loin d’un milliard de dollars. Ce n’est pas un projet pharaonique, c’est juste un projet important pour la Guyane.
Vous dites que le projet est transparent, pourtant il mobilise ses opposants qui dénoncent aussi ses actionnaires internationaux
L’actionnaire principal Nordgold est une société de droit britannique dont les bureaux sont situés à Londres, avec des opérations en Afrique, un projet en Amérique du Sud, un projet au Canada et de l’exploitation aussi en Russie. Aujourd’hui nous n’avons plus, pour le moment, d’investisseurs guyanais, mais les choses peuvent évoluer. L’autre actionnaire est canadien, il s’agit de Columbus et il détient 45 % du projet. Nous avons fait une étude de faisabilité bancaire, elle a été réalisée et mise en ligne, rendue publique en 2017. Nous avons fait preuve de transparence. Ensuite, il a été décidé d’organiser un débat public conformément à la réglementation française. Compte-tenu de la taille du gisement et de la législation, nous avons demandé à la Commission Nationale du Débat Public d’organiser un débat citoyen avec un référent en Guyane. La Commission a décidé d’aller vers un débat public, plein et entier en Guyane. Aujourd’hui nous sommes dans la phase de débat public qui a débuté le 8 mars et qui doit s’achever le 8 juillet.
Ce projet a progressé autour des revendications de 2017, plus d’emplois, plus d’infrastructures pour la Guyane, dans un climat sous tension sociale et avec des débats très engagés... Un petit groupe d’opposants a réussi à agglomérer leurs revendications à des associations internationales autour d’une revendication qui est : pas d’industrie en Guyane. L’idée, c’est de figer la Guyane et de s’opposer à tout projet de développement qu’il soit minier, énergétique dans la biomasse, ou agricole. Oui, il y a une opposition forte à Montagne d’Or qui provient d’une minorité. Ce sont des activistes, des altermondialistes, qui sont soutenus par un certain nombre d’organisations qui ont dépêché sur le territoire des professionnels afin de former des opposants locaux.
En Nouvelle-Calédonie, les trois grands projets industriels et miniers du nickel associent les Provinces calédoniennes qui en détiennent des parts significatives, ce n’est pas le cas en Guyane…
En Guyane, la question des retombées de l’or est cruciale. Il n’y a pas de développement de mine responsable sans prise en compte et limitation drastique des impacts environnementaux. Il y a aussi une demande légitime, je le répète, de davantage de retombées pour le Territoire et de plus d’implication de la Collectivité Territoriale de Guyane dans les prises de décision. Comment intégrer sa participation dans Montagne d’Or, qu’elle soit actionnaire du projet, ce qui implique aussi des devoirs et des obligations, nous en discutons déjà, nous sommes ouverts. Un modèle classique de participation publique, ce sont 5 à 10 % de parts qui sont transférés ou attribués aux collectivités. Donc, oui, la participation est tout à fait envisageable, qu’il s’agisse de la Collectivité Territoriale de Guyane, mais aussi de la Collectivité du Grand Ouest Guyanais ou se situe le projet minier Montagne d’Or. L’essentiel, c’est que ce soit bénéfique pour la Guyane. « La question, c’est comment on travaille ensemble, et c’est vers cet objectif, au profit de la population guyanaise et notamment des jeunes et des femmes, que nous devons aller. »
La mine verte n’existe pas, toute industrie est source de pollution, Montagne d’Or aussi…
Toute activité minière et industrielle a des impacts. La surface sur laquelle nous nous implantons connaît du défrichement sur des terrains exploités depuis 130 ans. 55 % des zones sur lesquelles nous avons positionné les infrastructures sont déjà défrichées. Nous sommes sur une emprise réduite, trois fois moins importante que la mine d’or voisine du Suriname. Nous prenons en charge la construction d’une route de 125 kilomètres et nous prenons en charge la construction d’une ligne haute tension de 105 kilomètres. Tout est fait pour minimiser l’impact sur des zones déjà exploitées à 55 % par l’orpaillage légal ou clandestin. Mais oui, notre fosse est un peu plus profonde et pentue, car elle utilise des technologies avancées pour permettre justement de minimiser l’impact, l’emprise au sol. On va construire notre usine sur site et ne transporter que des matériaux sans danger. Depuis 2006, le mercure est interdit dans l’exploitation légale de l’or en Guyane, les orpailleurs illégaux, qui sont plusieurs dizaines de milliers sur le territoire, continuent à l’utiliser. Nous, nous utiliserons la cyanuration en circuit étanche, en cuve, comme notre collègue Auplata va le faire en Guyane. Selon une étude récente de la Commission européenne, c’est la meilleure méthode, celle qui permet de minimiser les impacts. Nous allons produire trois fois moins de résidus avec un recyclage et une élimination par des charbons actifs.
En Guyane et notamment dans la région de Saint-Laurent-du-Maroni vous développez une filière de formation professionnelle locale pour les 57 métiers de la mine Montagne d’Or et sur la mine vous allez faire travailler les entreprises guyanaises.
Optimiser les retombées pour la Guyane, cela signifie s’engager à utiliser un maximum d’entreprises guyanaises pendant la phase de construction et la phase d’exploitation, mais aussi s’engager à investir dans le dispositif de formation, la licence professionnelles, qui existe dès aujourd’hui à l’Université de Guyane. Nous allons créer des filières valorisantes, former les prochaines générations de techniciens supérieurs en environnement et en géologie, les cadres guyanais du futur. En association aussi avec les organismes de formation locaux et le RSMA (service militaire adapté pour les jeunes de Guyane). L’objectif, c’est de faire monter en compétences des jeunes qui n’ont pas encore bénéficié de formation pour accéder aux emplois que nous créerons. Nous avons un axe de formation très important et nous aurons plus de 90 % d’emplois local, guyanais, c’est une nécessité pour notre projet. Au total, nous allons créer plus de 750 emplois directs et plus de 3000 emplois indirects.
Oui, l’industrie française, guyanaise est créatrice d’emplois et nous avons vu au plus juste pour notre projet minier. Nos emplois et la taille de la mine correspondent aux normes de la Banque mondiale. En Guyane, en France on peut faire aussi bien et même mieux qu'au Canada, qu'en Australie ou qu'en Nouvelle-Calédonie.