À quelques jours du premier tour des élections municipales, les candidats à Mayotte font le pied de grue devant le service des élections pour attendre l'arrivée des procurations envoyées par les Mahorais qui ont quitté l'île, et dont les voix peuvent être décisives.
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Dans l'île de l'océan Indien qui compte 270.000 habitants et 78.000 électeurs (chiffres des Européennes de 2019), un quart de la population est âgée de 18 à 25 ans. Beaucoup de ces jeunes poursuivent leurs études dans l'Hexagone ou à La Réunion, territoire français le plus proche, à 1.400 km. Ainsi, entre 2012 et 2017, 25.900 natifs de Mayotte ont quitté l'île, toutes catégories d'âge confondues, selon l'Insee. La plupart restent inscrits sur les listes électorales dans leur commune d'origine et votent par procuration.
Mayotte plus de 8.000 procurations, soit 15,65 % des votants. "Les Mahorais sont très attachés à leur territoire. On ne peut pas comprendre l'ampleur des procurations à Mayotte, si l'on n'a pas cela en tête" affirme Soula Saïd-Souffou, candidat divers gauche à Sada, à l'ouest de l'île.
Dans cette commune, de 2008 à 2012, les électeurs ont dû élire à quatre reprises les conseillers municipaux. En cause: des irrégularités, dont plusieurs relatives aux procurations. En 2017, le maire sortant de Mtsangamouji, Issouf Madi Moula, son directeur de cabinet et un adjoint avait été condamnés à de la prison ferme pour avoir fabriqué 84 fausses procurations pour les municipales de 2014.
"Cette année, ils n'ont pas sollicité les associations de Mahorais en métropole", assure Issouf Saïndou, président de la Fédération des associations mahoraises de métropole (FAMM). Mais "des candidats ont fait le voyage jusqu'ici et nous ont sollicités pour avoir des coordonnées de Mahorais vivant à La Réunion", affirme un membre du bureau de l'Union des étudiants et élèves mahorais de la Réunion. "Nous n'avons pas répondu à leur demande. Nous souhaitons que les Mahorais vivant à la Réunion votent ici pour défendre leurs droits, pas à Mayotte où les élus de
là-bas ne peuvent rien pour eux au quotidien", ajoute-t-il.
Pour Soula Saïd-Souffou, ce phénomène serait marginal. "La voie la plus utilisée est de passer par les parents des étudiants ou autres personnes vivant en métropole. Ceux-ci appellent leurs proches et ils reçoivent les procurations". Selon lui, ce serait une expression de la "musada", la traditionnelle entraide familiale. Et ce n'est pas la mise en place du répertoire électoral unique, qui empêche désormais les doubles inscriptions, qui freinera le phénomène. "La plupart des gens s'arrangent pour avoir une adresse dans une commune de Mayotte.Ce n'est pas illégal", poursuit Soula Saïd-Souffou.
À une semaine du scrutin, la commune de Mamoudzou enregistrait près de 1.000 procurations pour près de 15.000 inscrits. Une proportion qui sera décisive et qui fait dire au cadre du MDM: "En matière électorale, à Mayotte, les absents n'ont jamais tort ! "
De nombreuses procurations
Lors des municipales de 2014, il y avait eu dans l'ensemble des 17 communes deMayotte plus de 8.000 procurations, soit 15,65 % des votants. "Les Mahorais sont très attachés à leur territoire. On ne peut pas comprendre l'ampleur des procurations à Mayotte, si l'on n'a pas cela en tête" affirme Soula Saïd-Souffou, candidat divers gauche à Sada, à l'ouest de l'île.
Dans cette commune, de 2008 à 2012, les électeurs ont dû élire à quatre reprises les conseillers municipaux. En cause: des irrégularités, dont plusieurs relatives aux procurations. En 2017, le maire sortant de Mtsangamouji, Issouf Madi Moula, son directeur de cabinet et un adjoint avait été condamnés à de la prison ferme pour avoir fabriqué 84 fausses procurations pour les municipales de 2014.
Un scrutin serré
À Mayotte, le scrutin municipal se joue souvent à moins de 100 voix d'écart dans les communes. Par conséquent, les candidats n'hésitent pas à aller chercher les procurations où qu'elles soient. "Ce serait un suicide électoral si on n'en tenait pas compte", assure Zaïdou Tavanday, candidat sur la liste LR dans la commune chef-lieu de Mamoudzou.Entraide familiale
Un cadre du Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM, parti centriste) confie que son parti, à l'instar de nombreuses formations politiques, a envoyé des émissaires à La Réunion et dans l'Hexagone pour récolter des procurations."Cette année, ils n'ont pas sollicité les associations de Mahorais en métropole", assure Issouf Saïndou, président de la Fédération des associations mahoraises de métropole (FAMM). Mais "des candidats ont fait le voyage jusqu'ici et nous ont sollicités pour avoir des coordonnées de Mahorais vivant à La Réunion", affirme un membre du bureau de l'Union des étudiants et élèves mahorais de la Réunion. "Nous n'avons pas répondu à leur demande. Nous souhaitons que les Mahorais vivant à la Réunion votent ici pour défendre leurs droits, pas à Mayotte où les élus de
là-bas ne peuvent rien pour eux au quotidien", ajoute-t-il.
Pour Soula Saïd-Souffou, ce phénomène serait marginal. "La voie la plus utilisée est de passer par les parents des étudiants ou autres personnes vivant en métropole. Ceux-ci appellent leurs proches et ils reçoivent les procurations". Selon lui, ce serait une expression de la "musada", la traditionnelle entraide familiale. Et ce n'est pas la mise en place du répertoire électoral unique, qui empêche désormais les doubles inscriptions, qui freinera le phénomène. "La plupart des gens s'arrangent pour avoir une adresse dans une commune de Mayotte.Ce n'est pas illégal", poursuit Soula Saïd-Souffou.
À une semaine du scrutin, la commune de Mamoudzou enregistrait près de 1.000 procurations pour près de 15.000 inscrits. Une proportion qui sera décisive et qui fait dire au cadre du MDM: "En matière électorale, à Mayotte, les absents n'ont jamais tort ! "