Le nickel et les autres métaux montent à Londres, sauf l’aluminium

Bobine de fils en nickel pur. Usine Deutsche Nickel dans la Ruhr née du nickel calédonien en 1880.
Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont majoritairement évolué à la hausse cette semaine, excepté l'aluminium qui a souffert de l'instauration des taxes américaines. Les stocks de nickel sont au plus bas depuis 2014.
Le cuivre, le nickel, le plomb, le zinc et l'étain se sont, eux, inscrits en hausse au terme d'une semaine écourtée par les congés de Pâques, la Bourse des métaux de Londres étant fermée vendredi et lundi prochain. La Nouvelle-Calédonie est le 5e producteur minier mondial et le 7e producteur métallurgique de nickel.

« Le nickel a tenu étonnamment bien cette semaine. Ceci est largement lié aux stocks sous mandat (warrant) du LME qui sont maintenant de 189.000 tonnes, seuil au plus bas depuis juin 2014. Nous notons aussi que le nickel est le seul métal à présenter une tendance haussière de 10% sur l’ensemble des contrats à terme (OI) en circulation » précise Dee Perera, analyste de Marex Spectron au LME.

Les stocks mondiaux de nickel disponibles au LME ont chuté à 323.000 tonnes,12.000 tonnes de moins depuis début mars. Après avoir souffert des inquiétudes de guerre commerciale en fin de semaine dernière, "les prix des métaux ont commencé à se consolider alors que les mesures annoncées initialement par Donald Trump pourraient n'être qu'un moyen de mettre la pression sur ses partenaires pour négocier de meilleurs accords avec les Etats-Unis", ont fait remarquer les analystes d'UniCredit.

Vent calme après forte houle

Donald Trump avait engagé un bras de fer commercial avec la Chine en menaçant de taxer lourdement certaines importations chinoises, à hauteur de 60 milliards de dollars. La Chine avait répliqué en évoquant des droits de douane sur 128 produits américains pour un montant de 3 milliards de dollars. Les craintes d'une escalade ont pesé en début de semaine sur le billet vert. Comme les matières premières sont libellées en dollars, cela les rend moins cher pour les acheteurs utilisant d'autres devises.

Mais les récents pourparlers entre les deux pays font dire aux analystes que les menaces semblent plus s'apparenter à un outil de négociation qu'à de réelles options.
L'aluminium a néanmoins fait figure d'exception dans cette remontée souligne l'AFP, puisqu'il a de nouveau creusé ses pertes. Début janvier, il avait atteint un sommet à 2.290 dollars, un record depuis près de six ans, mais au premier trimestre, le métal a chuté de plus de 12% pour atteindre jeudi 1.998,50 dollars, à son plus bas depuis plus de trois mois. Outre un manque d'appétit des investisseurs financiers, les analystes de Commerzbank pensent que "les taxes américaines sur les importations, entrées en vigueur vendredi dernier, ont aussi contribué à la baisse du prix de l’aluminium".

Les marchés gardaient également un œil sur la Chine, alors que les mesures gouvernementales anti-pollution avaient conduit à la hausse des prix des métaux fin 2017. Le nickel valait 13.380 dollars la tonne, vendredi, il enregistrait une hausse de 2,65% et de 3,02% sur la semaine.

Cotation boursière des sociétés minières en Nouvelle-Calédonie : vendredi 30/03/2018.

ERAMET 111,80 EUR +4,49 %
GLENCORE 354 GBX + 0,18 %
VALE 12,59 USD +2,25 %
POSCO 79 USD +1,99 %