Quand on évoque la SLN, les métallurgistes grecs du nickel trouvent les mots justes : "ils nous ont sauvé et ils venaient de Nouméa". La mémoire ouvrière a transmis le souvenir de ces ingénieurs calédoniens venus en 1950 pour reconstruire une usine sur le tas de ruines laissé par la Wehrmacht.
Dans l’immensité bleue de la Grèce, à 100 kilomètres au nord d’Athènes, se trouve la plus grande usine de nickel d’Europe. Détruit par l’armée allemande en 1944 en application de la politique de la terre brûlée, le site métallurgique de Larimna été reconstruit quelques années plus tard. Sa production a été relancée après-guerre avec le soutien de métallurgistes venus de Nouméa en Nouvelle-Calédonie.
Ils sont venus de Nouméa
Quand la question s’est posée de reconstruire les infrastructures industrielles grecques, les géologues et les ingénieurs de l’École des mines d’Athènes se sont tournés vers leurs collègues de l’École des mines de Paris. Tout naturellement, l’idée est venue de contacter les experts français de l’industrie du nickel, ils se trouvaient à la SLN en Nouvelle-Calédonie qui a détaché ses spécialistes pendant près de dix ans. Dans les bureaux du métallurgiste Larco, les cartes établies jadis par les géologues calédoniens de la Société Le Nickel (SLN) sont encore utilisées par les ingénieurs grecs pour évaluer la ressource. Aujourd’hui, "Larco le Grec" n’a plus de liens financiers avec la SLN, mais ils ont existé de l’après-guerre jusqu’au début des années soixante-dix et la création du groupe Eramet.
Reportage en Grèce chez Larco, une longue histoire avec la Nouvelle-Calédonie (images Nordine Bensmail)
Les mots français de la mine dans le vocabulaire grec