Nouvelle-Calédonie : un comité des signataires "historique" et un accord politique

Le Premier ministre, Edouard Philippe, après le 16e comité des signataires à Matignon.
La plupart des participants parlent d'un comité "historique". Le Comité des signataires a abouti ce jeudi soir à "un accord politique" sur les conditions d'organisation du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie.
Satisfaction générale peu avant minuit (heure de Paris) à Matignon. Après une longue et intense journée de discussions dans la salle du conseil, les participants au XVIe comité des signataires sont ressortis avec le sourire.

La confiance

Le Comité des signataires de l'Accord de Nouméa a abouti ce jeudi soir à "un accord politique" sur les conditions d'organisation du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie qui devra se tenir au plus tard en novembre 2018.

"Nous avons ce soir un accord politique et, peut-être au-delà de cet accord politique, nous avons une confiance. C'est au moins aussi important. Il nous reste du travail et ce travail est difficile", a déclaré le Premier ministre devant la presse, entouré de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et de plusieurs participants calédoniens. "Pour le mener à son terme, il faut une résolution de la part de l'ensemble des partenaires. L'Etat est déterminé à jouer tout son rôle. Je crois pouvoir dire (...) que cette confiance existe, qu'elle doit se développer, qu'elle doit s'accroître, mais qu'elle existe, et c'est l'élément le plus encourageant de cette longue journée", s'est-il félicité.

Retrouvez ici le discours du Premier ministre :

La satisfaction

Ce comité des signataires a été qualifié de "grande réussite" ou encore "d'historique" par la majorité des participants qui a salué "l'implication du Premier ministre dans cette longue journée de travail". Certains parlent d'une "confiance retrouvée".

"La voie trouvée est celle de l'intérêt général du pays. On ne peut pas aller vers une consultation de cette importance, où l'on va décider de sortir ou pas de la République, avec des débats entre nous sans fin, sur des polémiques, sur qui peut voter ou non. Au bout du compte, on a trouvé ce soir un équilibre," a déclaré Philippe Gomès (Calédonie Ensemble).

"Toutes les délégations ont fini par se parler. On n'avait pas tous les mêmes postures au début de ce comité des signataires. Le résultat ce soir est le résultat d'un travail sur soi-même, dans nos délégations,", a avoué Paul Néaoutyine (Palika).

Enfin pour Sonia Backes (MRC), il s'agit "d'un succès politique". "On a trouvé un accord sur le corps électoral ce qui permet d'aborder le référendum de manière sereine, car on sait que le résultat sera le moins contestable possible. Le Premier ministre s'est impliqué sur la fond et sur la forme dans le dossier calédonien et pour nous c'est une marque d'espoir pour la suite", a-t-elle ajouté.

Retrouvez ici les réactions des participants au comité :

Le corps électoral

Les principaux points de désaccords, telle que la question du corps électoral et de l'inscription des natifs sur les listes référendaires, ont été levés. Tous les participants acceptent que les 11 000 natifs identifiés soient inscrits sur cette liste. "Il demeure un débat sur la traduction juridique que devra prendre cet accord politique", a ajouté Edouard Philippe. 

Des accords ont aussi été trouvés sur l'organisation du scrutin, notamment sur les procurations et les bureaux de vote décentralisés.

D'ici novembre 2018

Le processus en cours doit déboucher, selon les termes de l'accord de Nouméa de mai 1998, sur un référendum d'autodétermination qui interviendra au plus tard en novembre 2018.

D'ici là, Edouard Philippe se rendra dans l'archipel à la fin de ce mois de novembre. Et le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a annoncé sa visite d'ici le mois de mai.

Retrouvez ci-dessous l'intégralité du relevé de conclusions du XVIe Comité des signataires :