Embarqués dans un voyage retour inédit vers Wallis et Futuna

Photo de famille à Nouméa avant de laisser l'un des passagers embarquer pour son voyage confiné.
Le Lapérouse, d’habitude dédié aux croisières de luxe, prenait la mer vendredi soir avec à bord une centaine de résidents de Wallis et Futuna. Pour embarquer sur le yacht de la compagnie Ponant et être rapatriés depuis la Nouvelle-Calédonie, ils ont dû suivre une procédure très stricte.
Pour Wallis et Futuna, pas question de prendre de risque : le territoire compte bien rester exempt de Covid-19. La centaine de passagers qui entament finalement la traversée entre la Calédonie et le «fenua», ce vendredi, ont subi un dépistage dans les quarante-huit dernières heures. Autant de tests revenus négatifs. 
 
 

Administration supérieure

C’est l’administration supérieure de Wallis et Futuna (en substance, la préfecture) qui a géré et financé l’opération. Elle s’est chargée de contacter les voyageurs, y compris pour leur donner leur horaire d’embarquement et les instructions liées à la vie à bord du Lapérouse.
 

J’ai été faire un séjour en métropole. Je suis arrivé [en Calédonie] le 21 mars. J’ai été faire le confinement à l’hôtel. Après, j’ai été confiné dans la famille. Je suis content de rentrer, enfin. Même si c’est long. Je suis content d’aller voir la famille, la femme, les enfants. 
- Un rapatrié

  

Par vagues

Les premiers se sont présentés à 8 heures, vendredi matin, à hauteur de la gare maritime de Nouméa. Un autre groupe a suivi à 10 heures. Les prochains étaient attendus à 14 heures, puis 16 heures pour les derniers.  Appelés un par un, les passagers traversent les contrôles classiques des voyages internationaux, immigration et sécurité. S’ajoutent les obligations sanitaires : prise de température et distribution de matériel de protection. 
 

 

Moi, c’est depuis le début du mois de mars. J’étais ici en Evasan. J’étais accompagné par mon fils. Là, on a la chance de partir à Wallis, avec un bateau de croisière, ça le fait.
- Un rapatrié

 
 

Confinés en cabine

C’est là que le confinement débute, dans les cabines extérieures avec balcon. Départ prévu à 19 heures pour cinq à six jours de mer, et le reste de la quatorzaine à effectuer au large de Mata Utu. Avant de pouvoir enfin toucher terre, un ultime test est prévu. Mais la plupart de ces résidents wallisiens et futuniens ont été bloqués en Calédonie de longues semaines, après la suspension des vols. Voire de longs mois. 
Quelques témoignages recueillis par Anne-Claire Lévêque :

Témoignages de résidents wallisiens et futuniens


Et le reportage radio complet : 

Embarquement sur Ponant pour rapatriement

 

Je suis contente de rentrer, retrouver la famille et les habitudes de Wallis. J’étais venue en vacances pour voir la famille de Nouméa avant d’aller en France continuer mes études. Je devrais partir là-bas au mois d’août mais avec le confinement, on ne sait pas…
- Une rapatriée

 

Hôtel flottant de confinement

Ils ont patienté chez des membres de leur famille, parfois à l’hôtel, soutenus financièrement par une allocation versée par l’administration de Wallis. Pour beaucoup, ce départ a été fait d’adieux émus, mais ils étaient heureux de mettre enfin le cap vers la maison. Une fois à Wallis et Futuna, le Lapérouse devrait y rester et servir dans les prochaines semaines d’hôtel flottant de confinement pour les voyageurs qui arriveront par avion.

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
©nouvellecaledonie
  

Un navire en Calédonie depuis début avril

Le yacht luxueux de la compagnie Ponant se trouve à Nouméa depuis le dimanche 12 avril. Le Lapérouse avait pris la mer pour une croisière le 2 janvier dans le sud de la Nouvelle-Zélande. Il a été rattrapé par le contexte de pandémie mondiale et de fermeture des frontières maritimes aux paquebots, ainsi que par l'approche de l'hiver austral.
 

Equipage

Entre-temps, les passagers ont été débarqués, mi-mars, à Wellington. Le navire, qui rimait l'an dernier avec la polémique du tourisme aux Chesterfield, a été autorisé à faire escale dans les eaux territoriales de la Nouvelle-Calédonie. Avec des conditions drastiques pour les 92 membres d’équipage, longtemps tenus de rester à bord.