Ils seront présentés au tribunal mardi 8 août, en comparution immédiate. À l’issue de 45 heures de garde à vue, les deux hommes interpellés jeudi soir après les violences qui se sont produites à l'entrée de l'usine SLN de Doniambo, ont été transférés au Camp-Est. Dans un communiqué, le procureur de la République, Yves Dupas, confirme que l’un est âgé de 28 ans et réside à Kaala-Gomen ; l'autre, âgé de 65 ans, habite au Mont-Dore.
Ils contestent les violences sur les agents SLN
Ils ont reconnu les faits reprochés de destruction de biens mobiliers et immobiliers en réunion. À savoir le poste de sécurité à l’entrée du site et sa barrière, un bâtiment de type carport, deux voitures et une chargeuse. En revanche, ils ont contesté avoir exercé des violences avec arme par destination (deux engins, un camion et une pelle mécanique) sur les trois agents de la SLN qui se trouvaient au niveau du poste de sécurité et sur le conducteur de la chargeuse. Ils assurent qu'aucune de ces personnes ne se trouvait à son poste de travail au moment des faits.
Le montant du préjudice réévalué à la hausse
Ils ont expliqué avoir "agi en réaction à la manœuvre opérée par le conducteur de la chargeuse qui est sorti de l’enceinte de la SLN pour venir provoquer leur groupe de manifestants". Ils disent assumer ces exactions mais regretter, indique par ailleurs le parquet. Le préjudice matériel pour la SLN a été réévalué à 300 millions de francs.
Une "forte inclinaison à la violence"
Les deux hommes resteront en détention provisoire au Camp-Est jusqu'à l'audience, mardi. Pour éviter toute pression sur les témoins et victimes. Mais également d'autres dérapages, précise le parquet, qui souligne "la forte inclination à la violence des prévenus" et "une stratégie jusqu’au-boutiste" après la liquidation judiciaire de la Société de navigation et roulage de Poum (Sonarep). Dans son communiqué, Yves Dupas évoque des tensions sur le site de Prony, depuis le 4 août, avec "banderole et constitution d’un piquet marquant l'hostilité vis-à-vis d’une société appartenant à l’un des prévenus".
"Des éléments extérieurs" à la Sonarep et au syndicat des rouleurs pays ?
Samedi, après quatre jours de mobilisation devant l'usine de Doniambo, les dirigeants, salariés et sous-traitants de la Sonarep ont quitté le site métallurgique de la SLN avec leurs soutiens du syndicat des rouleurs pays. Ils ont assuré que "des éléments extérieurs" à leurs organisations étaient à l'origine des actes de violence. Et invité la SLN à se rencontrer à Poum avec la province Nord. Ils espèrent pouvoir reprendre l'activité et suspendre la liquidation judiciaire.