Avenir institutionnel : au programme de cette nouvelle séquence politique parisienne

L'hôtel de Matignon, image d'illustration.
Nouvelle étape dans les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Après un an et demi de tensions, une délégation indépendantiste officielle est de retour à Paris. Tout comme les non-indépendantistes, et l’Eveil océanien venu défendre sa vision de troisième voie. Bilatérales et autres rendez-vous, voici quelques éléments de programme.

Tout le monde à Paris en même temps, mais pas encore autour de la même table. Les deux délégations, indépendantiste puis non-indépendantiste, vont être reçues successivement à l'hôtel de Matignon par la Première ministre ce mardi, à 9h30 et 11h30 (soit 18h30 et 20h30 heure de Nouméa). Elisabeth Borne les accueillera. Au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de poursuivre. Gérald Darmanin, déjà à la manœuvre ces derniers mois, organisera dans les prochains jours déjeuners et réunions de travail, avec son ministre délégué Jean-François Carenco. Le gouvernement central souhaite accélérer la cadence et sortir rapidement du cadre de l’Accord de Nouméa.

Positions

Ces échanges doivent se poursuivre jusqu'à vendredi 14 avril. Si, sur la forme, les non-indépendantistes sont réunis en une seule délégation, ils ne parleront pas pour autant d’une seule voix. Priorité des Loyalistes et du Rassemblement-Les Républicains : discuter du dégel du corps électoral pour les élections provinciales de 2024. Calédonie ensemble, de son côté, ne veut pas dissocier les discussions sur le corps électoral de celles sur l’avenir institutionnel et appelle de ses vœux la négociation d’un "grand accord" définitif qui ferait consensus entre tous les Calédoniens. 

Les indépendantistes, eux, ont prévenu : s’ils ont accepté le principe de discussions avec l’Etat, ils ne "négocieront rien et aucun décision ne pourra être actée" lors de cette séquence parisienne. Par ailleurs, ces bilatérales s'annoncent politiques, sans aborder le sensible sujet du nickel ou les questions économiques.

A noter que l'Eveil océanien a également été invité, et reçu par Gérald Darmanin le week-end dernier.

Jeu d'influence

Les délégations profitent de ce déplacement dans l’Hexagone pour rencontrer des responsables politiques. Lundi, les indépendantistes s’entretenaient avec des représentants de La France insoumise. Jeudi prochain, des non-indépendantistes ont rendez-vous avec le président des Républicains, Eric Ciotti. L’occasion, pour chacun, de compter ses soutiens et de porter ses revendications au niveau national.

Inauguration 

Cérémonie symbolique, également au programme, avec l’inauguration mercredi d’une salle Jacques-Lafleur Jean-Marie-Tjibaou par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans l’enceinte de l’institution. Environ trente-cinq ans après la poignée de mains historiques entre les deux hommes. Les membres des délégations calédoniennes répondront-ils à l’invitation ? Une interrogation qui en amène une autre : une réunion trilatérale, souhaitée par le gouvernement, pourra-t-elle se tenir malgré l’opposition affichée des indépendantistes ?