Calédoniens ailleurs : ils se livrent sur l’avenir du Territoire après le référendum

Calédoniens ailleurs : ils se livrent sur l’avenir du Territoire après le référendum
Depuis la venue d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie du 3 au 5 mai, la série «Calédoniens ailleurs» recueille chaque semaine le témoignage de ces Calédoniens vivants hors du Caillou sur le référendum et son après. L’occasion de faire un point moins de quarante jours avant le scrutin.
Quelques semaines après la visite présidentielle du chef de l’Etat, « Calédoniens ailleurs » proposait un condensé des réactions des Calédoniens vivants à l’étranger. Quel était leur ressenti sur le référendum ? Comment envisageaient-ils l’avenir du Caillou après le vote du 4 novembre et dans les années à venir ? A cinq semaines du scrutin, morceaux choisis des nouvelles réactions obtenues ces deux derniers mois.

A la question « Comment appréhendez-vous la tenue du référendum ? », nos « Calédoniens ailleurs » affichent une certaine sérénité. « Je suis serein. Mes proches sont issus d’origines différentes, on a grandi ensemble et c’est ce qui fait la Nouvelle-Calédonie. Ce pays est un mélange de différentes cultures, de différentes ethnies et puis on fait partie d’une génération intelligente », indique Jean-Gilles Hnamuko. « L’issue du référendum ne me fait pas peur, c’est surtout le contexte économique et social. Je reste toutefois très confiante en l’avenir des Calédoniens et du pays », renchérit Marion Galland. A moins de quarante jours du scrutin, certains pointent du doigt les difficultés à établir une procuration. « Je suis assez content, depuis le temps qu’on n’en parle. Mais j’ai l’impression que ça été un peu précipité surtout pour établir des procurations. La Nouvelle-Calédonie a toujours évolué lentement mais sûrement, je suis confiant », souligne Cyprien Alavoine. « Je suis contente que le référendum se tienne. Mais je ne sais pas si je suis très sereine dans le sens où il y a un besoin d’apprendre à vivre tous ensemble. J’ai parfois le sentiment que le destin commun est une superbe vision mais que cela est compliqué à mettre en place. Ce sont les lendemains du référendum qui vont être compliqués », nuance de son côté Ambre Josse installée à Dubaï comme business analyst.
 
Jean-Gilles, Marion et Cyprien sont sereins quant à la tenue du référendum

En tout cas, peu importe le résultat du vote, pour beaucoup, leur avenir se construira en Nouvelle-Calédonie. « Bien sûr que je rentrerai », indique le footballeur Jean-Gilles qui ajoute : « J’ai des projets comme investir dans l’immobilier. Mes racines, ma famille sont là-bas. Je suis parti pour réaliser mon projet à l’étranger mais je compte revenir ensuite. » « J’aimerais retrouver la Calédonie de mon enfance », témoigne Jean-Pierre.  Volontaire de Solidarité Internationale (VSI) au Maroc, il souhaite transmettre son expérience aux jeunes de Canala d’où il est issu. « La Nouvelle-Calédonie est un peu trop protectionniste à mon goût, c’est une belle île mais difficile d’accès. Après, j’ai envie d’apporter ma pierre à l’édifice mais dans quoi,  c’est encore trop tôt », tempère Cyprien qui est originaire de Koné. « Le résultat du vote n’aurait pas d’impact sur le fait que je rentre ou pas. Je ne pense pas revenir de suite car il n’y pas d’opportunité professionnel pour moi. Ma famille est là-bas mais c’’est le prix à payer pour vivre son rêve », déclare Kevin Clayette, comédien installé à Londres.
 
Jean-Pierre veut s’investir auprès des jeunes quand Romain veut mettre l’accent sur l’éducation

Tous souhaitent que le pays continue son développement économique et social en mettant notamment l’accès sur l’éducation des jeunes. « L’éducation est une priorité mais pas qu’au niveau scolaire. Au niveau parental, il y a un laxisme aujourd’hui. Certains parents ont perdu le contrôle. La priorité, c’est la jeunesse pour construire un pays serein pour l’avenir », indique Romain, entraîneur de foot et globe-trotteur. « Il faut que les politiques se mettent à la place des jeunes, voir quels métiers ils peuvent avoir, s’ils peuvent avoir accès aux formations, si elles ne sont pas trop chers. Les politiques parlent mais il n’y pas de suivi », estime Jean-Pierre Nene. « Que le gouvernement incite plus les Calédoniens à aller dans le domaine de l’éducation », juge Marion. La jeune femme de 24 ans est installée au Gabon en tant qu’ingénieur géologue, spécialisée dans la mine. « Pour la mine, un gros travail a été fait ; pour ce qui est des techniciens, c’est quasiment du 100 % local. IL faudrait que ça continue pour les cadres », déclare-t-elle. « On parle d’indépendance mais les socles de base ne sont pas encore assurés à 100% par les Calédoniens », conclut la Calédonienne.

Et vous Calédoniens ailleurs, ayant quitté votre Caillou pour raisons étudiantes, professionnelles, sportives ou autres, quel est votre avis ? N’hésitez pas à nous écrire pour témoigner !

par ambre@lefeivre.com