Comment est élu un gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ?

Siège du gouvernement calédonien à Nouméa.
Le 17e gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est tombé le 24 décembre. Que va-t-il se passer maintenant ? Qui va désigner le prochain gouvernement ? Qui pourra en être membre ? Comment se déroulent les élections ? Explications.

Paris a retrouvé un gouvernement, la Nouvelle-Calédonie a perdu le sien. Le 24 décembre, Jérémie Katidjo-Monnier et tous les candidats de la liste Calédonie ensemble qui auraient pu le remplacer, ont démissionné, provoquant la chute du 17e gouvernement.

En attendant la mise en place d'un nouveau gouvernement, c'est l'ancien qui gère les affaires courantes et les urgences, par exemple un cyclone, une pandémie, des émeutes. Et ensuite ?

Un gouvernement élu par le Congrès 

Contrairement à ce qu’il se passe au niveau national, les membres du gouvernement calédonien sont élus. Et non nommés. Ce sont les élus du Congrès, eux-mêmes choisis par les électeurs calédoniens lors des provinciales, qui les désignent.  

Pour rappel, le Congrès est l'assemblée qui détient le pouvoir législatif. Il est l’équivalent d’un parlement, qui propose, discute et vote les lois.  

En cas de démission du gouvernement, il a quinze jours pour se réunir et procéder à l’élection d’un nouvel exécutif.  

Comment sont composées les listes ?

Le gouvernement calédonien est composé de 5 à 11 membres, c'est le Congrès qui fixe le chiffre. Les groupes politiques de l’assemblée peuvent ensuite composer une liste avec un nombre de candidats équivalent au nombre de sièges à pourvoir plus trois. Ils doivent la déposer au minimum cinq jours avant le scrutin.  

C'est là qu'interviennent les tractations politiques : certains groupes peuvent décider d'intégrer des élus sans groupe, de l'Eveil océanien par exemple. Ou de faire liste commune, ce qui est d'ores et déjà évoqué par le Rassemblement et les Loyalistes. 

La composition du Congrès en décembre 2024.

Le jour de l'élection

Le jour J, au moins 33 des 54 élus du Congrès doivent être présents. Si cette condition n’est pas remplie, l’élection se tient trois jours plus tard, dimanche et jours fériés non compris, sans condition de quorum.  

Le vote a lieu à bulletin secret. Et la répartition des sièges s’effectue à la proportionnelle selon la règle de la plus forte moyenne. 

A lire aussi >>> Un dix-septième gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à majorité indépendantiste, surprise au dépouillement

En 2021, lors des dernières élections, par exemple, la liste présentée par l’Avenir en confiance avait obtenu 18 voix et 4 places au gouvernement. Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes et l’Eveil Océanien avait eu 16 voix et 3 sièges. Bénéficiant d’une voix du Parti travailliste et d’une de l’Avenir en confiance, le groupe Union nationale pour l’indépendance, avait eu 14 voix et 3 sièges. Calédonie ensemble, 6 voix et 1 siège. 

Qui peut être candidat ? 

Seule condition pour être candidat : être inscrit sur la liste électorale spéciale pour les provinciales.  

Pas besoin d’être élu au Congrès. Ni dans une province ou dans une commune. Certains sont issus de la société civile mais la grande majorité sont actifs en politique. 

Comment est choisi le président du gouvernement ?  

Une fois les membres du gouvernement désignés, le haut-commissaire a cinq jours pour les convoquer et leur demander de choisir un président et un vice-président parmi eux.  

En général, la convocation a lieu le soir même de l’élection. Il peut y en avoir plusieurs si aucun accord n’est trouvé, comme c’était le cas en 2021. Louis Mapou était devenu président en juillet après cinq tentatives infructueuses et cinq mois de statu quo entre l’Uni, dont il est issu, et le groupe UC-FLNKS et Nationalistes et l’Eveil Océanien.