Congrès : dix choses à savoir avant le renouvellement 2023 des instances

Façade du Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie procède à l’élection de ses différentes instances pour un an, ce mercredi 30 août. A commencer par la présidence. Roch Wamytan brigue un nouveau mandat pour le camp indépendantiste, face à la candidature loyaliste de Naïa Wateou. Explications.

Séance solennelle, ce mercredi, à partir de 9 heures, au boulevard Vauban. Comme chaque année, le Congrès renouvelle ses instances. Voilà de quoi s’y retrouver.

1Un rendez-vous annuel

Les noms présents dans l'hémicycle ne vont pas changer. Ils datent des provinciales 2019, à part les ajustements qui ont eu lieu depuis. Ce qui est rebattu, c’est la répartition des rôles. Le perchoir, c’est-à-dire la présidence, est notamment remis en jeu. Les titres qui vont être distribués seront valables un an, marquant la fin de la cinquième mandature. 

2Une séquence importante

Le Congrès, c’est l’assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie. Héritier de l’assemblée territoriale puis du Congrès du Territoire, son fonctionnement actuel date de 1999, suite à l’Accord de Nouméa. Ses membres sont issus des trois assemblées de province. Ils votent les lois du pays présentées par le gouvernement collégial et la règlementation locale. Charge aussi à eux d’adopter le budget préparé par l’exécutif. 

3Une présidence convoitée, occupée par Roch Wamytan

Depuis deux ans, deux institutions majeures du pays sont dirigées par un indépendantiste, à savoir l’Uni Louis Mapou au gouvernement et l’UC Roch Wamytan au Congrès. Celui-ci a occupé à sept reprises le “perchoir” du boulevard Vauban, dont quatre années de suite sous la mandature actuelle. Y aura-t-il une huitième fois ? Agé de 72 ans, le signataire de l’Accord de Nouméa, personnalité marquante de l’Union calédonienne, grand chef coutumier au Mont-Dore, a vu sa candidature validée par le bureau politique du FLNKS

4Face au sortant, la candidature de Naïa Wateou

Les partisans du maintien dans la France arriveront-ils à lui “reprendre” le fauteuil ? Les groupes Loyalistes et Rassemblement ont annoncé la candidature de Naïa Wateou. Calédonie ensemble a contesté la méthode mais fait savoir que ses représentants la soutiendraient. Métisse de 39 ans, cette proche de Sonia Backès siège depuis 2019 à l’assemblée provinciale Sud, où elle préside la commission du développement économique. Et au Congrès, dont elle est en ce moment troisième vice-présidente. C’est une conseillère municipale de Nouméa depuis 2020. L’élue Loyalistes s’avère par ailleurs la suppléante du député Philippe Dunoyer depuis juin 2022. 

5Une majorité absolue à 28

Pour la présidence, les candidatures peuvent être déclarées jusqu’à l’ouverture du scrutin. Une élection sur un seul nom, à bulletins secrets et à la majorité absolue. A savoir 28 votes sur 54. S’il n’y a pas de majorité absolue, un second tour est prévu dans les mêmes conditions. Si aucun n’obtient cette majorité absolue, on repart pour un troisième tour, à la majorité relative, cette fois, qui désignera le président au plus grand nombre de voix. En cas d’égalité, le plus âgé l’emporte. 

Le résumé par Laurence Pourtau

6Le scénario probable

L’an dernier, Roch Wamytan a obtenu 29 suffrages face aux 25 soutiens de Gil Brial. Cette fois, le camp non indépendantiste compte sur le papier 26 conseillers, un de plus, avec le ralliement de Maria Isabella Saliga-Lutovika (treize Loyalistes, sept Rassemblement et six Calédonie ensemble). Le candidat indépendantiste, lui, peut s'attendre à 28 voix. 26 dans sa famille (quatorze UC-FLNKS et nationalistes avec le rattachement de Kadrile Wright, onze Union nationale pour l'indépendance et une non-inscrite). Mais aussi les deux élus Eveil océanien, dont on sait l'intention de le soutenir cette fois encore. La victoire du président sortant semble acquise.

7En direct sur NC la 1ère

Cette élection à la fois habituelle et importante n'est pas ouverte au public en dehors des "invités protocolaires". Mais elle sera à suivre en direct sur NC la 1ère télé et web, et en live sur notre page Facebook. Prise d'antenne à partir de 8h50. L'édition spéciale sera animée depuis nos studios par Yvan Avril, avec le docteur en géopolitique Pierre-Christophe Pantz, tandis que Dave Wahe-Hnasson interviendra avec Claude Lindor depuis le boulevard Vauban.

8Tout un bureau à réélire

Le Congrès rebat toute la composition de son bureau. Il va élire ses huit vice-présidents, ses deux secrétaires et ses deux questeurs. Ça se passera au scrutin de liste à la représentation proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Trois scrutins successifs pour le choix des vice-présidents, puis pour les secrétaires et, enfin, pour les questeurs. L'UC-FLNKS et l'Uni ont déposé des listes communes. Listes communes aussi pour les Loyalistes et le Rassemblement. Mais listes à part pour Calédonie ensemble.

9Importante commission permanente

Etape suivante, l’élection, a priori à main levée, des onze conseillers qui vont former la commission permanente. Véritable “mini-Congrès”, elle peut prendre à elle seule des délibérations - sauf lois du pays ou budget. Ses membres seront désignés à la représentation proportionnelle des groupes, suivant la règle de la plus forte moyenne. Trois listes ont été enregistrées : UC-FLNKS / Uni, Loyalistes / Rassemblement, et Calédonie ensemble. Par la suite, les élus de la commission permanente attribueront entre eux la présidence. A la majorité absolue, ou la majorité relative si l'affaire n'est pas réglée les deux premiers tours. Elle est pour l'instant assurée par Milakulo Tukumuli. Et l'Eveil océanien a l'intention de la conserver, en échange de son soutien aux indépendantistes. 

10Sans oublier les autres

Ce mercredi, il faudra aussi composer les treize commissions intérieures et les commissions spéciales, désigner leur président(e) et leur bureau respectifs, ou choisir les représentants du Congrès dans les organismes extérieurs. Une longue journée d'élection.