Dégel du corps électoral aux provinciales : le Palika confirme avoir proposé dix ans

Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika, en marge de l'assemblée générale qui s'est tenue ce samedi à Canala.
Le Palika a tenu une assemblée générale, ce samedi, à Canala. Principal objectif : tirer un bilan des discussions qui ont eu lieu avec le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, lors de sa visite, début juin. Visite au cours de laquelle il a notamment été question du dégel du corps électoral aux provinciales.

Les indépendantistes ont bel et bien proposé dix ans de résidence pour le futur corps électoral des provinciales. Jean-Pierre Djaïwé, porte-parole du Palika, l'a confirmé samedi matin, à Canala, en marge de l'assemblée générale du parti.

Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, l'avait annoncé en direct sur Nouvelle-Calédonie La 1ère, le 4 juin, la veille de son départ après quatre jours de visite

Pas de provinciales sans dégel du corps électoral

Les non-indépendantistes avaient presque aussitôt réagi publiquement. Les indépendantistes, eux, ont joué la discrétion, le FLNKS indiquant simplement avoir donné son accord pour discuter du dégel du corps électoral. C'était mardi soir, par un communiqué publié sur les réseaux sociaux

Le temps de la discussion interne étant ouvert au Palika, samedi, Jean-Pierre Djaïwé en a donc dit un peu plus. En proposant dix ans, "nous restons dans la logique de l’Accord de Nouméa, qui avait fixé une durée de résidence de dix ans", souligne le porte-parole. Il s'agissait alors de dix ans de résidence avant le 8 novembre 1998, date de la consultation des Calédoniens sur l'accord. Il s'agit désormais de les rendre glissants pour les provinciales.

L'Etat a proposé sept ans de résidence pour pouvoir voter aux provinciales, les non-indépendantistes trois ans et les indépendantistes, dix, donc.

Environ 11 000 habitants nés en Nouvelle-Calédonie ne pourraient pas voter au prochain scrutin, en 2024, estime l'Etat. Pour Paris, hors de question d'organiser "des élections locales, qui décident de leur vie quotidienne" dans ces conditions. Gérald Darmanin l'a dit et répété : le dégel du corps électoral aux provinciales est non négociable. Il est venu avec une proposition à sept ans. Les non-indépendantistes souhaiteraient trois ans. Les indépendantistes dix ans, donc. 

"C’est une durée raisonnable pour des Calédoniens qui veulent s’installer et qui vont devenir des citoyens de ce pays. Parce que ce que nous voulons également, c’est former le peuple calédonien", a développé Jean-Pierre Djaiwé à Canala, où l'assemblée générale n'a attiré qu'une cinquantaine de militants, représentant la moitié des délégations du Palika. 

À l'ordre du jour, il y avait également les prochaines discussions avec Gérald Darmanin, prévues fin août, à Paris. Mais l'ouverture de trilatérales n'y figurait pas.

Un reportage d'Aurélien Pol et Claude Lindor :

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